La transmission du pouvoir entre deux présidents, une première dans l'histoire de l'Egypte. (Photo : AP)
Le président élu Abdel-Fattah Al-Sissi a prêté serment dimanche devant la Haute Cour constitutionnelle, après une élection qui lui a assuré une victoire écrasante avec 96% des voix. «
Je jure de respecter la Constitution, de défendre l’intégrité territoriale de l’Egypte et de réaliser les aspirations du peuple », a dit le nouveau président. Un serment suivi d’une poignée de main avec le président sortant, Adly Mansour.
Une cérémonie solennelle a été organisée à l’occasion de la passation de pouvoir entre le président sortant et le président élu, qualifiée d’« historique ». Tous les anciens présidents sont morts au pouvoir ou ont été destitués. L’investiture d’Al-Sissi s’est tenue en présence des rois, présidents et délégués de 52 pays, ainsi qu’un grand nombre de personnalités égyptiennes, dont le grand imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb, le pape Tawadros II, le premier ministre Ibrahim Mahlab, les anciens premiers ministres Hazem Al-Beblawy et Kamal Al-Ganzouri, mais aussi le maréchal à la retraite, Mohamad Tantawy, qui a géré la transition post-Moubarak. Le candidat perdant de la présidentielle, le nassérien, Hamdine Sabahi, n’a pas assisté à la cérémonie. Plusieurs hauts dignitaires du Golfe ont également assisté à la cérémonie, dont l’émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Gaber Al-Sabah, le prince saoudien Salman ben Abdel-Aziz Al-Séoud, et le prince Mohammed ben Zayed ben Sultan Al-Nahyan d’Abu-Dhabi. Les dirigeants de la Syrie, du Qatar et de la Turquie n’ont pas été invités à la cérémonie. Mais l’émir du Qatar a adressé un message de félicitations au président Sissi.
De facto, la présence des monarques du Golfe réaffirme leur soutien au nouveau régime égyptien. L’Arabie saoudite et les Emirats ont appelé à une conférence des amis donateurs de l’Egypte. La participation des chefs d’Etat africains symbolisait aussi le retour de l’Egypte à l’Union africaine. Enfin, les Etats-Unis n’étaient représentés que par Thomas Shannon, conseiller du secrétaire d’Etat, John Kerry. Dans son premier discours prononcé depuis le palais présidentiel d’Al-Ittihadiya, Al-Sissi a affirmé que son mandat présidentiel serait « inclusif », et qu’il serait à l’écoute de « l’Autre ». « Nous allons avoir des désaccords pour le bien de la nation, et non au détriment de la nation », dit-il. S’adressant aux participants, Al-Sissi a promis d’établir un « Etat juste, fort et sûr ». « La nouvelle Egypte est impatiente de contribuer à la sécurité et à l’indépendance de la région », a-t-il dit. Il a exprimé son intention de relancer les développements internes et externes, et de relancer le rôle de l’Egypte dans le monde arabe et en Afrique. « Le temps est venu pour le peuple égyptien de récolter les fruits des deux révolutions », a déclaré Sissi, se référant aux 25 janvier 2011 et 30 juin 2013. Il a de même salué les efforts du président sortant, Adly Mansour. Les défis qui attendent le nouveau président sont énormes, avec notamment une économie en berne et une grande insécurité. Lundi, le nouveau chef de l’Etat a demandé au premier ministre, Ibrahim Mahlab, de former le nouveau gouvernement. Celui-ci devrait être nommé d’ici quelques jours.
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