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Une nouvelle vision de l’avenir

Nasma Réda , Mercredi, 08 janvier 2025

Un nouveau parti politique, le Front National, vient de naître dans l’objectif de dynamiser la vie politique.

 Une nouvelle vision de l’avenir

« L’Egypte pour tous » est le slogan du Front National, le tout nouveau parti politique qui aspire à revitaliser la vie politique avec une vision novatrice et inclusive. Cette entité, en attente de la collecte de ses 20 000 procurations nécessaires pour officialiser sa formation, prévoit de participer aux élections parlementaires de novembre 2025. Elle ambitionne également de forger des alliances avec les partis existants.

Le Front National se présente comme une force de changement, cherchant à enrichir l’expérience démocratique et à promouvoir une culture de dialogue. Lors de la conférence inaugurale tenue le 31 décembre dernier, Assem El-Gazzar, ancien ministre du Logement et membre du comité fondateur, a déclaré que le parti vise à « offrir une alternative à ceux qui ont perdu confiance dans le discours politique actuel ». Selon lui, le Front adopte une approche équilibrée, maintenant une distance équitable entre le soutien au régime et l’opposition, dans le but de servir l’intérêt national. « Nous voulons contribuer à la construction de la nouvelle République, fondée sur la justice sociale et le respect des droits humains. Notre objectif est de répondre aux besoins des Egyptiens », a-t-il ajouté, tout en soulignant l’engagement du parti à promouvoir le dialogue et la coopération sociétale.

De son côté, Solimane Wahdan, vice-président du Parlement et membre du comité fondateur, a expliqué que l’un des principaux objectifs du parti est de raviver la conscience nationale face aux défis actuels, notamment les complots, les rumeurs, les conflits régionaux et leurs répercussions sur l’Egypte.

Le parti réunit une élite nationale de 54 membres fondateurs, issus de divers segments de la société, parmi lesquels des jeunes, des femmes, des journalistes et d’autres personnalités influentes. Parmi ces figures figurent Diaa Rashwan, chef de l’Organisme général de l’information ; Sahar Nasr, ancienne ministre de l’Investissement ; Ali Abdel-Aal, ancien président du Conseil des députés ; Al-Sayed El-Quseir, ancien ministre de l’Agriculture ; Mohamed Abou El-Enein, vice-président de la Chambre des représentants et homme d’affaires ; Taher Abou Zeid, ancien ministre de la Jeunesse ; Mahmoud Shaarawy, ancien ministre du Développement local ; et Ibrahim Al-Organi, président de l’Union des tribus arabes et homme d’affaires originaire du Sinaï.

Une volonté de dynamiser la scène politique

Le politologue Tarek Fahmy a salué la création du Front National, notant que ce parti s’est distingué par la qualité de ses membres fondateurs. « Cette nouvelle entité politique regroupe diverses idéologies. Cette diversité illustre la volonté du parti de créer un espace où toutes les voix peuvent s’exprimer et où des idées constructives peuvent émerger. Sa formation officielle représentera une addition significative à la vie politique égyptienne », a-t-il affirmé.

Fahmy a ajouté que le Front National est l’un des fruits du dialogue national initié par le président Abdel Fattah Al-Sissi, témoignant du développement de la vie politique en Egypte. Selon lui, l’intégration réussie du Front National pourrait inciter les partis traditionnels à redoubler d’efforts pour renforcer leur présence dans la rue égyptienne.

Cependant, le politologue Amr Hachem Rabie, du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, a exprimé des réserves. Il a souligné que cette diversité idéologique pourrait entraîner des incohérences et s’est interrogé sur l’identité du parti : « En quoi ce nouveau parti se différencie-t-il de Mostaqbal Watan (avenir d’une patrie), qui détient déjà une majorité parlementaire ? », a-t-il demandé. Il a comparé le Front National à une version modernisée des anciens partis socialistes des années 1960.

Wahdan a rejeté ces critiques, affirmant que l’objectif du Front n’est pas de décrocher une majorité parlementaire, mais plutôt de constituer la plus grande coalition politique nationale possible avec les partis existants. Il a également annoncé la création de pages sur les réseaux sociaux pour favoriser les échanges avec les citoyens.

Sur sa page Facebook officielle, le Front National a annoncé que tout citoyen contribuant à la collecte des procurations figurerait parmi les fondateurs et jouirait des mêmes droits que les cadres du parti. « Le Front National ne sera pas le dernier parti à voir le jour en 2025. D’autres partis pourraient émerger avant les prochaines élections, contribuant ainsi à secouer la stagnation qui caractérise la scène politique en Egypte », a conclu Fahmy. Toutefois, il a insisté sur le fait que « l’essentiel n’est pas d’avoir un grand nombre de partis — nous en avons déjà 86 — mais de voir un véritable travail politique sur le terrain » .

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