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Une libération inattendue

May Atta, Mardi, 25 mars 2014

Jugé pour manifestation illégale et emprisonné depuis 4 mois, l’activiste Alaa Abdel-Fattah a été libéré dimanche sous caution. Son procès se poursuit.

Alaa Abdel-Fattah

Alaa Abdel-Fattah est l’une des figures de la révolution du 25 janvier 2011. Il avait été arrêté en novembre dernier alors qu’il mani­festait devant le Conseil consultatif contre les jugements militaires de civils. La manifesta­tion s’est déroulée sans obtenir l’autorisation des autorités exigée par la loi. Abdel-Fattah est jugé pour manifestation illégale, vio­lence, agression et attaque contre les biens publics. Il encourt jusqu’à 5 ans de prison. Alaa Abdel-Fattah comparaît avec 24 autres militants des mouvements progres­sistes arrêtés durant cette manifestation.

Sur les 25 accusés, 23 ont été libérés sous caution en décembre et 2 sont encore en détention, Alaa Abdel-Fattah et Ahmad Abdel-Rahman ont été libérés dimanche en échange d’une caution de 10000 L.E.

Tareq Al-Awadi, l’un des avocats de Abdel-Fattah et de Abdel-Rahman, explique: « Abdel-Fattah et Abdel-Rahman ont passé près de 4 mois en prison sans jugement, parce que le Parquet a transmis leurs dossiers au tribunal tandis que les autres détenus ont été libérés par le Parquet. Or, le tribunal met beaucoup de temps à statuer et il ne l’a fait que cette semaine. C’est une manière de punir Abdel-Rahman et Abdel-Fattah ». A l’an­nonce de la décision de libération, avocats et coaccusés ont crié de joie et applaudi. Les deux militants ont été relâchés dimanche dans la soirée après le versement de la caution.

Alaa Abdel-Fattah était apparu dans le box grillagé des accusés, vêtu de la traditionnelle tenue blanche des prisonniers et faisant le signe de la victoire. Volubile et souriant, il a plaisanté avec les journalistes qui ont pu lui parler pendant une suspension de séance. Son codétenu est en revanche resté assis, silen­cieux, dans un coin du box. Selon Al-Awadi, après le 30 juin, la police a commencé à arrê­ter les jeunes qui ont participé à la révolu­tion du 25 janvier, le gouvernement avait ouvert un nouveau front face à la contesta­tion, faisant redouter un retour au pouvoir autoritaire. Malek Adly, activiste, avocat et militant explique: « L’atmosphère poli­tique après les manifestations du 30 juin donne l’impression que les autorités veu­lent faire taire toute opposition. Elles ont utilisé les médias, la police et la peur pour éloigner les manifestants et les révolution­naires de la vie politique. Pour faire cela, les autorités utilisent tous les moyens pour défigurer la réputation des militants ».

Al-Awadi assure que toutes les preuves du procès de Alaa Abdel-Fattah et d’Ah­mad Abdel-Rahman ne permettent pas que les deux soient jugés, et ils devaient être libérés. Toutefois, le procès des deux hommes se poursuit.

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