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Plan sur trois ans pour les agriculteurs

Nasma Réda, Mercredi, 18 septembre 2024

Secteur-clé de l’économie égyptienne, dans lequel travaillent plus de 30 % de la population, l’agriculture est le pilier de la sécurité alimentaire. Etat des lieux.

Plan sur trois ans pour les agriculteurs

A l’occasion de la 72e Fête du paysan, célébrée chaque année en Egypte le 9 septembre, le gouvernement égyptien a annoncé les résultats de sa stratégie pour la sécurité alimentaire, lancée il y a dix ans, et a révélé son plan futur pour le soutien et l’autonomisation des agriculteurs. « L’expansion des terrains cultivés, dont 4,5 millions de feddans au Delta du Nil, le projet des serres agricoles, le développement des usines d’engrais, les projets piscicoles, de bétail et de volaille sont tous des projets inclus dans le programme gouvernemental égyptien visant à atteindre la sécurité alimentaire », indique Mohamed Al-Qersh, porte-parole du ministère de l’Agriculture et de la Bonification des terres, ajoutant que les initiatives telles que Hayah Karima (vie décente) et la détermination des prix de quelques produits agricoles stratégiques, ainsi que la modernisation du réseau routier ont profité au secteur agricole.

D’après le Centre d’information et de soutien à la prise de décision dépendant du Conseil des ministres (IDSC), de nombreuses associations internationales ont salué les efforts de l’Egypte pour encourager les agriculteurs. L’agence Fitch a, par exemple, indiqué qu’en 2024, le gouvernement égyptien avait déployé des efforts significatifs pour encourager les agriculteurs à étendre la culture du blé et du maïs à travers la distribution de semences. Dans le même contexte, le Département américain de l’agriculture a expliqué en 2024 que la stratégie actuelle du gouvernement égyptien pour augmenter les superficies cultivées en blé et en maïs se concentre sur le développement de nouvelles variétés à haut rendement et la fixation des prix d’achat par l’application du système de culture contractuelle. « L’Egypte peut atteindre l’autosuffisance en blé si la subvention sur le pain est annulée, car l’Egypte consomme le double de sa production, avec 20 millions de tonnes », explique Hussein Abou-Saddam, président du syndicat (non officiel) des Paysans.

Le rapport gouvernemental a noté une amélioration des indicateurs du secteur agricole, avec une augmentation de 12,4 % de la superficie cultivée, atteignant 10 millions de feddans en 2024, contre 8,9 millions de feddans en 2014. Les exportations des produits agricoles ont augmenté de 74,4 %, atteignant 7,5 millions de tonnes en 2023, contre 4,3 millions de tonnes en 2014. Le rapport a également indiqué que le total des exportations agricoles avait atteint 6,1 millions de tonnes entre le 1er janvier et le 4 septembre 2024, pour une valeur de plus de 3,6 milliards de dollars, avec l’exportation de 398 produits agricoles vers 165 marchés.

Les efforts incluent également le lancement de deux initiatives pour reporter les échéances et exonérer les agriculteurs en difficulté, dont profitent 330 000 agriculteurs avec des dettes totales d’environ 8 milliards de L.E. En outre, le prêt « Bab Rizq », proposé par la Banque agricole égyptienne, d’une valeur de 50 000 L.E. au lieu de 10 000 L.E., est destiné au financement des éleveurs de volailles, de moutons et de chèvres, ainsi que des commerçants de produits agricoles. Les efforts du gouvernement incluent de même l’application du système de culture contractuelle, garantissant aux agriculteurs un prix minimum pour leurs récoltes, assurant ainsi un profit. Par exemple, pour la saison 2023-2024, le prix de la tonne de maïs a été fixé à 9 500 L.E.

En parallèle, le gouvernement a annoncé les principaux points de son futur plan de trois ans : faciliter l’accès aux marchés pour les petits agriculteurs ; compléter les étapes du système de la carte intelligente des agriculteurs, qui consiste à enregistrer électroniquement toutes les données des agriculteurs dans tous les gouvernorats ; accélérer les dispositions de la loi concernant la création du fonds de solidarité agricole ; créer un mécanisme garantissant que les locataires des terres agricoles obtiennent les produits agricoles nécessaires ; renforcer la coordination entre le ministère de l’Agriculture et la Banque agricole égyptienne pour étendre l’initiative de financement des cultures agricoles et augmenter le nombre de bénéficiaires.

« Malgré tous ces efforts déployés et les plans stratégiques de l’Etat, de nombreux défis se dressent face aux agriculteurs, tels que le manque d’engrais et de graines, ainsi que les prix exorbitants des terres agricoles », se plaint un député qui a requis l’anonymat.

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