La 6e conférence des journalistes, prévue début octobre prochain, relève d’une grande importance car elle ouvre la voie pour traiter tous les défis de la presse et des journalistes. Le bâtonnier des journalistes, Khaled El-Balshy a invité le président de l’Autorité nationale de la presse, les présidents des conseils d’administration et les rédacteurs en chef des journaux nationaux à participer à la préparation des thèmes de la conférence. Il s’est entretenu cette semaine avec l’ingénieur Abdel Sadek El Shorbagui, président de l’Autorité nationale de la presse, sur les principaux défis du métier.

Trois axes principaux seront traités lors de la conférence, à savoir les défis de la presse écrite et électronique et leur avenir, les conditions économiques de la presse et des journalistes, et la liberté de la presse et les lois qui la régissent.

La presse écrite en Egypte affronte plusieurs défis avec en tête la crise financière. Ces défis se sont accentués entre 2016 et 2024 avec les dévaluations successives de la livre égyptienne. Les journaux nationaux et privés sont confrontés à la hausse du prix du papier, de l’encre et la baisse des recettes de publicité.

Les journaux confrontés au problème de l’endettement ont dû hausser leurs prix de vente durant les dernières années pour pouvoir assurer la continuité de la publication. Mais le problème continue avec la crise économique, l’augmentation des prix et la diminution de la distribution. El-Balshy propose que le gouvernement subventionne l’industrie de la presse pour contrer la crise financière.

De même, il explique que « les institutions de presse doivent se débarrasser de la bureaucratie et doivent faire preuve de créativité en ce qui concerne le marketing pour augmenter la distribution et améliorer les recettes publicitaires via les sites électroniques des journaux et leurs réseaux sociaux. Ils doivent aussi penser à fonder des projets comme l’Université de l’institution d’Al-Ahram ».

Pour une réforme législative

Le contenu journalistique s’impose également comme l’un des grands défis du métier. « La liberté de la presse est une demande importante pour les journalistes », a déclaré le bâtonnier Khaled El-Balshy, ajoutant que « la presse est un produit, et si le consommateur n’y trouve pas ce qu’il cherche, il n’y fera pas confiance ». « La plupart des journaux ne présentent pas le contenu convenable à leur nature. Chaque journal doit déterminer la nature de son contenu. Celui du quotidien diffère de celui de l’hebdomadaire, ou encore de la presse électronique », estime en outre El-Balshy. Il ajoute : « Nous discuterons durant la conférence des moyens de faciliter aux journalistes l’accès à la formation, à la technologie et à l’intelligence artificielle au sein de leurs journaux ou au syndicat des Journalistes. Le développement du contenu peut résoudre une grande partie de la crise financière des journaux par l’augmentation du taux de distribution qui contribuera à augmenter les salaires des journalistes ».

« La conférence des journalistes vise à résoudre tous ces problèmes », termine-t-il.