17 morts et 65 blessés : c’est le bilan des accrochages qui ont eu lieu cette semaine entre militants islamistes et forces de l’ordre à l’intérieur et à l’extérieur des universités. Tandis que les Egyptiens se rendaient aux urnes pour le référendum, les accrochages ont éclaté dans plusieurs universités : au Caire, à Aïn-Chams, à Al-Azhar et au Zagazig. Les étudiants islamistes manifestaient contre le référendum qu’ils jugent « illégitime ». Ils ont interrompu les examens et ont défilé à l’extérieur des campus, bloquant la circulation et s’en prenant aux forces de sécurité.
La tension était à son maximum à l’Université du Caire, où un étudiant a été tué par balle et dix autres blessés par des tirs de carabine, selon un communiqué du ministère de la Santé. Un incident suite auquel les forces de sécurité ont pénétré dans l’enceinte universitaire et ont arrêté une quarantaine d’étudiants. L’arrestation, dimanche dernier, du fils de Morsi pour tentative d’assassinat du doyen de la faculté de pharmacologie à l’Université de Zagazig a accru les tensions. Depuis la rentrée universitaire en décembre, la tension est à son comble dans les universités. Les étudiants islamistes manifestent contre la destitution de Mohamad Morsi et contre la déclaration selon laquelle la confrérie des Frères musulmans est une organisation terroriste. Dans
une tentative de rétablir l’ordre, le président intérimaire, Adly Mansour, a promulgué un décret interdisant les manifestations sans permis préalable du président de l’université, et permettant à ce dernier d’expulser tout étudiant coupable de sabotage. Déjà
, 57 étudiants de l’Université d’Al-Azhar ont été renvoyés définitivement, pour avoir commis des actes de sabotage et pour avoir mis le feu dans des installations de l’université. 26 autres ont été condamnés à deux ans et demi de prison pour violence dans la cité universitaire, alors que 174 ont été arrêtés pour troubles à l’ordre public et destruction de biens publics. Les
Frères musulmans appellent leurs partisans à descendre dans les rues le 25 janvier avec des cocktails Molotov pour incendier les véhicules de police. Mahmoud Qatar, expert en sécurité, explique cette montée de la tension. « Les Frères sont désespérés après le succès du référendum et leur échec à rallier les citoyens à leur cause », dit-il.
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