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Dialogue national : Nouvelle phase

Rim Darwich , Mercredi, 17 juillet 2024

Lancé il y a deux ans, le Dialogue national égyptien reprend ses travaux après une pause de 90 jours. De nouvelles séances qui aborderont plusieurs dossiers importants comme les subventions, la réforme du bac et la détention provisoire.

Dialogue national : Nouvelle phase
Le gouvernement accorde une attention particulière aux résultats du Dialogue national.

Deux années se sont écoulées depuis la tenue de la première séance du Dialogue national égyptien le 5 juillet 2022, initié par le président Abdel Fattah Al-Sissi. « Le Dialogue national a entrepris des pas sérieux pour instaurer la confiance, ce qui a donné lieu à des discussions fructueuses et permis de déterminer les priorités afin de les réaliser », cite la page officielle du Dialogue national sur Facebook.

Après la formation du nouveau gouvernement le 3 juillet courant, le premier ministre, Mostafa Madbouly, a dévoilé la nécessité d’une coordination continue entre le cabinet ministériel et le conseil des curateurs du Dialogue national afin de transformer les recommandations de la première phase du dialogue en programmes exécutifs que chaque ministère doit mettre en application dans son domaine. Madbouly a chargé le ministre des Affaires parlementaires, politiques et juridiques, Mahmoud Fawzi, d’assumer cette coordination. Fawzi est également président du secrétariat technique du Dialogue national. « Une réunion périodique aura lieu à laquelle assisteront un comité représentant le Conseil des ministres, les curateurs du Dialogue national et moi-même », a déclaré Madbouly. « La coordination entre le nouveau gouvernement et le Dialogue national envoie un message réconfortant aux citoyens qui ont dernièrement assumé de grands fardeaux économiques et des problèmes pesants comme le délestage. Les citoyens ont besoin de ressentir que le règlement de ces problèmes constitue la principale préoccupation du nouveau Parlement », affirme Hassan Salama, professeur de sciences politiques.

Dossiers prioritaires

« Le conseil des curateurs du Dialogue national prépare un agenda pour la discussion des dossiers pressants réclamés par le gouvernement, comme la question du transfert de la subvention en nature à la subvention monétaire, le nouveau système du baccalauréat égyptien et les législations relatives à la détention provisoire, ainsi que d’autres questions qui n’ont pas été discutées ou tranchées pendant la première phase », a annoncé le coordinateur général du Dialogue national, Diaa Rashwan.

90 séances ont été tenues durant la première phase du dialogue avec la participation de plus de 2 630 interlocuteurs et représentants de 60 partis politiques et elles ont abouti à plus de 1 500 recommandations. « Le Dialogue national a prouvé que tous les membres de la société sont capables de dialoguer ensemble et d’aboutir à des résultats palpables. Il a ouvert la voie à la liberté d’expression, il faut donc que cette expérience se poursuit sur une échelle plus large », commente Salama.

La question des droits de l’homme, notamment l’élimination de toute forme de discrimination et la création d’une commission pour la non-discrimination, figure parmi les plus importantes questions débattues pendant la première phase. Quant aux questions relatives à la politique étrangère et à la sécurité nationale, elles se sont imposées vu leur importance à cause de la guerre de Gaza et de ses répercussions sur l’Egypte.

Au niveau économique, le Dialogue national a tenu, du 26 au 29 février 2024, 12 séances extraordinaires consacrées à des questions économiques importantes en présence de ministres, d’experts économiques et de députés, sur recommandation du président Abdel Fattah Al-Sissi. « J’appelle à la tenue d’un Dialogue national plus approfondi et plus intégral sur l’économie », avait avancé le président de la République lors d’un discours prononcé le 24 janvier à l’occasion de la Fête de la police égyptienne. Les plus importantes questions débattues étaient l’inflation, la flambée des prix, la dette publique, le déficit budgétaire et les priorités de l’investissement public. En plus du volet social fortement lié aux questions économiques, notamment le rôle de la société civile, les programmes de protection sociale, les politiques relatives aux salaires et aux pensions de retraite et l’assurance médicale globale. « Les séances ont abouti à la proposition de solutions pratiques et applicables dans leur majorité, ce qui est positif. Le plus important est la traduction de ces solutions en mécanismes d’exécution, soit sous forme de législations ou de politiques exécutives », conclut Salama.

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