« L’Egypte dans un monde en mutation » est le thème du salon organisé le 2 juin par l’Institut de planification nationale (INP). Il s’agit du dernier salon d’un ensemble de quatre, traitant des sujets liés à l’avenir de l’Egypte dans divers domaines : politique, économique, social et autres. La séance s’est tenue en présence de politiciens, économistes, ambassadeurs et penseurs, à leur tête Amr Moussa, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères et ex-secrétaire général de la Ligue arabe.
L’Institut de planification nationale adopte un projet ambitieux visant à établir une vision future de l’Egypte au-delà de 2025, explique Achraf Al-Arabi, président de l’INP. L’institut a mis en place une stratégie pour le développement de l’Egypte jusqu’en 2030. « Le monde évolue rapidement autour de nous. Il est donc temps de discuter comment l’Egypte pourra faire face aux défis et élaborer une stratégie sur tous les plans : politique, social, économique et environnemental, visant non seulement 2030, mais également 2040 et 2050 », souligne-t-il. Selon Amr Moussa, cette séance s’est tenue à un moment crucial et important à la lumière de la crise israélo-palestinienne et du rapprochement arabo-turc et arabo-iranien. « Le monde est en mutation autour de nous. Les pays occidentaux, qui avaient depuis longtemps parié sur le statu quo dans la région arabe, notamment en ce qui concerne la cause palestinienne, ont vu toutes leurs estimations bouleversées depuis le 7 octobre », déclare-t-il. Selon lui, « les séances de l’INP visent à tracer une feuille de route pour l’Egypte, afin de faire face à tous les défis qui l’entourent et qui ont des influences directes sur le pays. Nous citons notamment la guerre civile au Sud-Soudan, la crise à Gaza, ou les perturbations des voisins à l’ouest », ajoutant que l’Egypte doit jouer un rôle pour arrêter les attaques en mer Rouge qui ont causé la perte de près de la moitié des revenus du Canal de Suez.
L’ancien chef de la diplomatie a souligné que l’Egypte doit se préparer pour le Sommet d’Avenir organisé par les Nations-Unies en septembre prochain. Il prévient que les événements récents ont montré que « le système de travail de toutes les organisations affiliées aux Nations-Unies doit être renouvelé, réhabilité et reformulé en raison des lacunes prévalant dans leurs rôles ces dernières années ». Il a appelé les participants à cette séance à commencer à préparer, au nom de l’INP, un dossier complet renfermant toutes les propositions de l’Egypte pour le renouvellement de ce système, afin de le présenter au cours du sommet.
Dans la même veine, l’intellectuel et ancien ministre de l’Approvisionnement, Gouda Abdel-Khaleq, a partagé l’avis de Amr Moussa concernant la crise palestinienne. « L’Egypte ne peut pas abandonner la question palestinienne malgré les pressions. Partageant les mêmes frontières, il s’agit d’une question de sécurité nationale égyptienne d’une part, et d’autre part, l’affaire palestinienne a toujours été l’une de nos préoccupations principales depuis les années 1940 ».
D’autres dossiers ont été abordés : le rapprochement avec les pays africains et la crise du barrage de la Renaissance en Ethiopie. « Les pays africains, en particulier les nouvelles générations, se souviennent de l’appui de l’Egypte à leur révolution contre la colonisation jusqu’à leur libération. L’Egypte doit alors chercher de nouveaux alliés pour faire face aux blocs mondiaux », affirme Ahmed Abdallah, ancien gouverneur de la mer Rouge. Face aux défis internationaux, Amr Moussa a recommandé que l’Egypte organise un plan et une stratégie durables dans plusieurs domaines, notamment la santé, l’éducation et la réduction de la pauvreté, qu’il considère comme notre « ennemi essentiel », afin de pouvoir « construire la Nouvelle Egypte ».
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