Les travaux du Dialogue national se poursuivent. Le coordinateur général, Diaa Rashwan, a annoncé la reprise des séances ce samedi 1er juin pour discuter de questions qui n’étaient pas à l’agenda de la première phase du Dialogue national. Il s’agit notamment des questions relatives à la sécurité nationale et à la politique étrangère. « La question de la sécurité nationale s’impose maintenant sur la scène, compte tenu des menaces actuelles, en particulier la situation aux frontières entre l’Egypte et la bande de Gaza. Donc, l’introduction dans le Dialogue national des questions de la sécurité nationale et de la politique étrangère est un pas positif, voire indispensable et prioritaire, que les forces politiques et partisanes accueillent favorablement », estime Tarek Fahmy, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.
Un agenda détaillé comprenant les questions prioritaires non discutées ou non finalisées sera élaboré au cours de la première phase du dialogue et annoncé dans les prochains jours. Lors d’un déjeuner réunissant tous les segments de la société égyptienne pendant le mois du Ramadan dernier (mars 2024), le président Abdel Fattah Al-Sissi avait appelé à inclure les thèmes de la sécurité nationale et de la politique étrangère dans les discussions du dialogue.
Dans un communiqué publié samedi suite à la réunion du conseil d’administration du Dialogue national, celui-ci a réaffirmé son soutien à la position égyptienne à l’égard de la cause palestinienne, en insistant sur la nécessité de reconnaître l’Etat palestinien et de rejeter la déportation des Palestiniens et la liquidation de leur cause. Le conseil a appelé à un soutien continu, tant populaire que politique, à la direction politique et à ses prises de position dans le contexte délicat actuel.
Le volet économique
Concernant les dossiers économiques, les prochaines séances aborderont la question de la subvention et de la proposition de sa transformation de subvention en nature en subvention financière, soumise au Dialogue national par le premier ministre, Mostafa Madbouly, lors des séances préparatoires de la deuxième phase du Dialogue national débutées le 10 février 2024. Sur quatre jours, les discussions ont porté sur les enjeux économiques majeurs, avec la participation de représentants des ministères concernés et de spécialistes. L’inflation, la flambée des prix, la dette publique, le déficit budgétaire, les priorités de l’investissement public et la protection sociale étaient également à l’ordre du jour.
Les participants se chargeront de suivre la mise en oeuvre des recommandations de la première phase du Dialogue national et des séances économiques tenues. Parmi les recommandations essentielles figuraient la promulgation rapide de la loi sur les municipalités, un système de vote pour les élections municipales, l’application et la généralisation du nouveau système d’assurance médicale, le renforcement des institutions culturelles publiques et le développement des zones industrielles.
La première phase du Dialogue national, initiée par le président en avril 2022, avait débuté le 3 mai 2023. Pendant de longs mois, plus de 2 000 participants représentant différents secteurs politiques et la société civile et 19 comités ont discuté d’environ 60 dossiers politiques, économiques et sociaux, dont les plus importants sont la dette publique, la détention provisoire, l’inflation, l’autonomisation politique des jeunes, ainsi que des dossiers relatifs à la santé et à l’éducation. Ces discussions ont débouché sur 135 recommandations soumises au président de la République, puis au gouvernement et au parlement pour leur mise en oeuvre.
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