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Ahmed Taha : La deuxième phase du projet sera lancée dans les prochains mois et couvrira 5 nouveaux gouvernorats

May Atta , Mercredi, 24 avril 2024

Dr Ahmed Taha, président de l’Autorité générale pour la régulation et l’accréditation dans le domaine de la santé (GAHAR), revient sur le système d’assurance médicale globale en Egypte.

Ahmed Taha

Al-Ahram Hebdo : Quand est-ce que la seconde phase du projet d’assurance médicale globale sera lancée ?

Dr Ahmed Taha : La loi sur l’assurance médicale globale a été promulguée à la fin de 2018. Puis, nous avons créé trois organismes qui s’occupent de son application. Le premier est dirigé par le ministère des Finances. Il est en charge du financement et du budget.

Le deuxième organisme est dirigé par la commission d’assurance médicale. Il s’occupe de la gestion des hôpitaux, des centres médicaux et des dispensaires qui présenteront les services de santé. Enfin, le troisième organisme, dirigé par l’Autorité générale pour la régulation et l’accréditation dans le domaine de la santé (GAHAR), est chargé de surveiller l’application des normes de qualité qui figurent dans la loi.

En novembre 2019, nous avons commencé le travail sur la première phase qui couvre six gouvernorats, à savoir Port-Saïd, Suez, Ismaïliya, le Sud-Sinaï, Louqsor et Assouan. Le nouveau système d’assurance médicale globale est appliqué maintenant dans ces gouvernorats. Le système couvre jusqu’à présent entre 80 et 85 % des habitants de ces gouvernorats. Les autres seront couverts prochainement. Car il faut du temps pour déterminer les personnes qui n’ont pas les moyens de payer les frais des soins. Pour les déterminer, nous nous référons à certains critères comme le revenu, le montant des factures d’eau et d’électricité, le nombre de pièces du domicile et d’autres moyens encore.

La deuxième phase du projet sera lancée au cours des prochains mois et couvrira 5 nouveaux gouvernorats, à savoir Minya, le Nord-Sinaï, Damiette, Kafr Al-Cheikh et Marsa Matrouh.

— Mais pourquoi tout ce temps pour appliquer le système dans les gouvernorats ?

— Nous devons prendre notre temps pour être sûrs d’appliquer correctement et intégralement le système dans chacune de ses phases. Nous devons renforcer substantiellement la qualité des soins et moderniser les infrastructures afin d’améliorer l’efficacité des hôpitaux et des centres médicaux. Nous avons commencé par des gouvernorats à faible densité démographique, ce qui nous permet de développer les infrastructures et d’assurer le budget nécessaire. C’est l’un des critères sur lesquels est basé le choix des gouvernorats. Le gouvernorat du Caire entrera dans ce système en 2030.

— Selon quels critères avez-vous choisi les installations de santé qui opéreront dans le cadre du nouveau système d’assurance globale ?

— La GAHAR est chargée d’accréditer les prestataires de services de santé, publics et privés. Les centres médicaux, et surtout les hôpitaux, ont besoin de temps et d’un grand budget afin d’améliorer leur efficacité et satisfaire les normes de qualité nécessaires pour entrer dans le système d’assurance médicale globale. Les centres médicaux doivent également être équipés et prêts à recevoir tous les patients dont ceux qui n’ont pas besoin d’être hospitalisés. Les centres médicaux et les hôpitaux doivent répondre à certaines normes de qualité afin de fournir les meilleurs soins aux patients et pouvoir agir en cas de situation critique, comme les accidents par exemple. Le nombre de lits, de médecins, d’infirmiers et d’équipements doit être adéquat.

Il faut savoir aussi que le rôle de la GAHAR ne s’arrête pas à la qualité des installations, nous sommes chargés aussi de surveiller la qualité des services et de prendre des mesures strictes et des sanctions contre les contrevenants.

Le nouveau système prévoit également d’améliorer le statut professionnel des médecins et des infirmiers. Et ce, en augmentant leurs salaires et en perfectionnant leur formation.

— Combien d’établissements sanitaires ont-ils obtenu l’accréditation de la GAHAR ?

— En ce qui concerne les six gouvernorats où le nouveau système est appliqué, environ 85 % des établissements de santé publics et 60 % des établissements privés ont obtenu l’accréditation de la GAHAR. Nous encourageons les établissements dans tous les gouvernorats à se conformer aux normes de qualité afin qu’ils soient prêts avant l’application du système dans leurs gouvernorats respectifs.

Aujourd’hui, environ 350 établissements de santé dans 18 gouvernorats ont obtenu l’accréditation de la GAHAR, dont 84 sont privés.

Il faut savoir que très bientôt, l’adhésion des établissements de santé publics au nouveau système d’assurance globale et privée ne sera plus un choix. Le système est basé sur des cotisations obligatoires. Chaque citoyen égyptien doit en faire partie. Le système couvrira obligatoirement tous les membres de la famille. Tous les Egyptiens seront placés sous son ombrelle. L’assurance globale offrira un service de qualité à toutes les classes de la société sans exception. Les établissements de santé qui ne feront pas partie de ce système, qu’il s’agisse de cliniques, de centres médicaux ou d’hôpitaux, seront les grands perdants, car la majeure partie des patients préfèreront être couverts par l’assurance médicale. Le système offre au patient la possibilité de choisir, à sa guise, le médecin et l’hôpital privé ou public où il veut être soigné.

— Le gouvernement dispose-t-il du budget nécessaire pour moderniser les établissements de santé publics ?

— Oui, les cotisations payées par les citoyens couvriront en grande partie les besoins financiers, à cela s’ajoutent les sommes consacrées par le budget de l’Etat.

L’Organisme des achats unifiés se chargera de fournir aux établissements de santé publics et privés les médicaments et les équipements médicaux à des prix réduits afin d’éviter d’éventuelles pénuries. Ce système mettra fin aux longues listes d’attente dans les hôpitaux.

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