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Pain et liberté : nouveau parti, mêmes figures

May Atta, Lundi, 09 décembre 2013

300 démissionnaires de l'Alliance populaire socialiste lancent un nouveau parti politique. « Pain et liberté » se définit comme un parti de gauche aligné sur les objectifs du 25 janvier. Sa plus grande difficulté sera de se créer une base populaire.

Pain et liberté : nouveau parti, mêmes figures
Pain et justice sociale, des revendications de la révolution du 25 janvier, mais qui n'ont jamais été réalisées.

Un nouveau parti vient d’être fondé par 300 membres du parti de l’Alliance populaire socialiste qui ont donné leur démission la semaine dernière. Son nom, « Pain et liberté », fait référence au célèbre slogan de la révolution du 25 janvier : Pain, liberté, justice sociale.

Mona Ezzat, porte-parole du parti, explique que « le but de ce parti est de réaliser les revendications de la révolution du 25 janvier. Plusieurs partis ont été fondés après la révolution et ont pris part à la vie politique, mais ils ne défendent pas le peuple et n’ont rien fait pour améliorer le niveau social et économique. La pauvreté continue à sévir, le chômage augmente aussi. Tout le monde veut se présenter aux élections mais une fois élus, ils ne font rien. Malheureusement, l’Alliance populaire socialiste n’échappe pas à cette règle ».

Il faudra 6 mois environ pour mettre en place la structure du parti dans tous les gouvernorats. « Nous essayons de convaincre des personnalités politiques de rallier notre parti, tel l’ancien candidat à la présidence et vice-président du parti de l’Alliance populaire socialiste, Kaled Ali », ajoute Mona Ezzat.

Le parti de l’Alliance populaire socialiste a été fondé après la révolution du 25 janvier par des militants issus de différents courants de la gauche marxiste qui ont passé leur vie à défendre la justice sociale et les droits des ouvriers et des paysans. Il englobe aussi des jeunes ayant participé à la révolution.

Le parti est dirigé par d’anciens membres du parti du Rassemblement, tel Abdel-Ghaffar Chokr, actuel président du parti. Pour Rabab Al-Mahdi, professeur de sciences politiques à l’Université américaine au Caire, « le problème des nouveaux partis fondés après la chute de Moubarak est qu’ils sont tous dirigés par des personnalités issues d’anciens partis. Par exemple, le parti de l’Alliance populaire socialiste est devenu une copie de celui du Rassemblement, car la direction est à peu près la même. Comme à l’époque de Moubarak, elle ne s’intéresse qu’aux relations publiques et aux cadeaux offerts par le régime : c’est-à-dire les quelques sièges à l’Assemblée du peuple ».

Les dirigeants de ces partis n’ont pas l’expérience pour travailler avec le public. Les jeunes refusent cet état de fait et beaucoup d’entre eux cherchent à fonder de nouveaux partis capables de nouer des liens forts avec la population dans les rues, les usines ... Pain et liberté se définit comme un vrai parti de gauche dont le but est de réaliser les aspirations des citoyens .

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