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Hydrogène vert : Renforcer la compétitivité de l’Egypte

May Atta , Mercredi, 17 janvier 2024

Le Conseil des députés a approuvé, cette semaine, la nouvelle loi sur l’hydrogène vert. Objectifs : accélérer la transition énergétique et développer les énergies propres en Egypte.

Hydrogène vert : Renforcer la compétitivité de l’Egypte

Le conseil des députés a approuvé cette semaine le projet de loi tant attendu sur l’hydrogène vert qui offre des incitations fiscales et non fiscales aux projets de production de ce carburant propre et de ses dérivés en Egypte. Le projet a été soumis à l’hémicycle par le gouvernement après plusieurs discussions avec les ministères concernés et le président de la Zone économique du Canal de Suez (SCZONE) qui accueille déjà plusieurs projets d’hydrogène vert.

La loi vise à « encourager les investisseurs à lancer des projets d’hydrogène vert ». Selon les prévisions mondiales, l’hydrogène vert couvrira 24 % des besoins énergétiques de la planète en 2050. L’Egypte a commencé à s’intéresser à cette nouvelle source d’énergie il y a plusieurs années.

Pour implanter cette industrie en Egypte, le gouvernement a créé le Conseil national de l’hydrogène vert afin de stimuler les investissements dans ce domaine. Et le conseil a lancé la stratégie nationale de l’hydrogène vert qui a pour objectif ambitieux l’exportation de 5,6 millions de tonnes d’hydrogène vert par an, soit 8 % du marché global de l’hydrogène vert. Selon les estimations du Centre d’information et de soutien à la prise de décision, affilié au Conseil des ministres, l’hydrogène vert devrait ajouter entre 10 et 18 milliards de dollars au PIB de l’Egypte d’ici 2050 et créer près de 100 000 emplois.

Multiples incitations

La nouvelle loi s’emploie à alléger le fardeau fiscal et bureaucratique qui pèse sur l’investisseur. L’article 4 de la loi prévoit une diminution de 33 à 55 % des impôts sur la production de l’hydrogène vert, en plus d’une exonération de la TVA sur les équipements, les matières premières et les moyens de transport nécessaires à cette industrie. La loi prévoit aussi une exonération de la taxe sur les biens immobiliers utilisés dans ces projets et des exonérations douanières.

Quant à l’article 5, il offre des incitations non fiscales comme l’attribution d’une licence unique pour commencer le projet (ce qui évite aux investisseurs de faire le tour des administrations pour obtenir les autorisations nécessaires). L’investisseur peut importer, lui-même ou par l’intermédiaire d’autrui, les matières premières, les pièces de rechange et les moyens de transport dont il a besoin sans qu’il soit nécessaire de s’inscrire au registre des importateurs. Il a également le droit d’exporter sa production sans s’inscrire au registre des exportateurs.

Les incitations non fiscales comprennent également la possibilité d’employer des travailleurs étrangers dans une limite de 30 % du nombre total de travailleurs et une réduction de 30 % sur les redevances portuaires et les services fournis aux navires dans les ports égyptiens.

L’Egypte, plaque tournante de l’hydrogène vert

Selon l’économiste Ahmed Bayoumi, l’objectif du projet de loi est de faire de l’Egypte une plaque tournante internationale de la production d’hydrogène vert et de ses dérivés. « L’hydrogène vert s’impose de plus en plus comme une source énergétique clé pour la transition énergétique et la décarbonisation de l’Europe. L’Europe veut décarboner le secteur du gaz et sécuriser son approvisionnement, afin de répondre aux exigences du changement climatique et de remédier aux fluctuations des prix du gaz sur les marchés mondiaux en raison de la guerre en Ukraine. Pour produire l’hydrogène, il faut de l’énergie solaire et éolienne. C’est pour cette raison que l’Europe a besoin de l’Egypte », explique Bayoumi.

Et d’ajouter : « L’Egypte a lancé sa stratégie nationale de production de l’hydrogène vert avec la participation de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD). Si tout se déroule bien, l’Egypte pourra exporter l’hydrogène vert en 2030 ». Pour réaliser cet objectif, l’Egypte a signé 23 mémorandums d’entente et 9 accords-cadres pour lancer des projets de production d’hydrogène vert et de ses dérivés en marge de la COP27 en novembre 2022. Une usine a même été inaugurée dans la SCZone. L’usine, la première sur le continent africain, a été construite grâce à une coopération avec la Norvège. Elle a une capacité de production de 100 MW et fonctionne à partir de sources propres et renouvelables. Sa capacité de production est d’environ 15 000 tonnes d’hydrogène vert qui serviront à produire 90 000 tonnes d’ammoniac vert par an.

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