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Nouvelle plainte de l’Egypte sur le barrage éthiopien

Chaïmaa Abdel-Hamid , Jeudi, 12 octobre 2023

L’Egypte a envoyé une nouvelle lettre de plainte au Conseil de sécurité de l’Onu, refusant les actions unilatérales de l’Ethiopie au sujet du barrage de la Renaissance, qui représentent une menace existentielle pour l’Egypte.

Nouvelle plainte de l’Egypte sur le barrage éthiopien
L’Egypte a réitéré à l’Onu son refus des actions unilatérales de l’Ethiopie.

L’Egypte a envoyé pour la quatrième fois une lettre de plainte au Conseil de sécurité de l’Onu au sujet du barrage éthiopien de la Renaissance sur le Nil bleu. Le Caire y a réitéré, à l’adresse de la communauté internationale, son refus des actions unilatérales de l’Ethiopie qui ne prend pas en considération les intérêts de ses voisins en aval. Dans sa lettre, l’Egypte a souligné que « les actions unilatérales de l’Ethiopie concernant le remplissage et l’exploitation du barrage constituent une menace existentielle pour l’Egypte et une menace pour sa stabilité ».

Cette plainte, envoyée par le ministère des Affaires étrangères, fait suite à l’annonce par l’Ethiopie, le 10 septembre dernier, de l’achèvement du quatrième et dernier remplissage du barrage, toujours sans accord préalable avec les pays en aval, l’Egypte et le Soudan. « Pour la quatrième fois consécutive, le Conseil de sécurité des Nations-Unies est informé des violations répétées par l’Ethiopie du droit et des accords internationaux, y compris la Déclaration de principes de 2015 concernant le barrage », a souligné la lettre. Selon le ministère des Affaires étrangères, le quatrième remplissage témoigne d’un « mépris pour les intérêts et les droits des Etats en aval et pour leur sécurité hydrique garantie par le droit international », précisant que la dernière décision de l’Ethiopie « constitue une violation continue de la Déclaration de principes qui oblige l’Ethiopie à parvenir à un accord juridiquement contraignant sur les règles régissant le remplissage et l’exploitation du barrage ». La lettre souligne également que les pratiques unilatérales continues de l’Ethiopie pourraient avoir un impact sur l’Egypte et sa stabilité, mettant ainsi en danger la paix et la sécurité régionales et internationales.

Le ministère des Affaires étrangères a exprimé « le rejet sans équivoque par l’Egypte de ces mesures prises par l’Ethiopie et son mépris total pour la déclaration du Conseil de sécurité de l’Onu, qui appelait l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie à parvenir rapidement à un accord final et acceptable sur le remplissage et l’exploitation du barrage dans un délai raisonnable ».

Les trois pays ont relancé à la fin août 2023 les négociations gelées depuis 2021. Deux sessions ont été tenues respectivement au Caire et à Addis-Abeba sans résultat, aucun progrès significatif n’a été signalé. Raison pour laquelle l’Egypte s’est trouvée obligée de s’adresser à nouveau au Conseil de sécurité, explique l’ancien ministre de l’Irrigation et des Ressources hydriques, Mohamad Nasreddine Allam. Il affirme que « si les négociations en cours s’avéraient prometteuses, l’Egypte ne serait pas obligée de recourir à nouveau au Conseil de sécurité ». Et d’ajouter que « l’insistance de l’Egypte sur le fait de s’adresser au Conseil de sécurité de l’Onu et de le tenir informé de l’évolution de la question du barrage représente un droit égyptien et une utilisation des outils fournis par le droit international aux Etats membres de l’Onu ». L’ancien ministre tient pourtant à clarifier que « le recours cette fois-ci au Conseil de sécurité n’a pas pour objectif de rechercher une solution, mais plutôt de clarifier le développement des faits sur le terrain concernant les violations éthiopiennes continues et de souligner leur menace envers la sécurité nationale égyptienne ».

Pour l’ancien ministre, cette nouvelle lettre devrait mettre l’organisation internationale face à ses responsabilités car toutes les violations sont enregistrées au fur et à mesure que l’Ethiopie les exécute. « C’est une étape nécessaire pour l’Egypte en cas de l’échec de tous les moyens utilisés jusqu’ici. Mais cela ne signifie point que les négociations actuelles s’arrêteront. Elles vont se poursuivre toujours malgré les faibles espoirs de parvenir à un accord », conclut Allam.

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