Al-Ahram Hebdo : Comment voyez-vous le rôle des partis sur la scène politique ?
Ibrahim El-Heneidi : Il ne fait aucun doute que le nombre de partis en Egypte — il y en a plus que 100 — est énorme. Les expériences dans les pays développés montrent que moins il y a de partis, plus ils ont une influence dans la rue. La plupart des partis en Egypte souffrent de manque de pratiques démocratiques.
Le problème ne concerne pas leur intégration, mais plutôt leur efficacité. La commission des affaires des partis politiques au parlement doit étudier le rôle des partis politiques et leur participation à la vie politique. Les partis qui n’accomplissent pas leur rôle constitutionnel ne doivent pas avoir de place sur la scène politique.
— Selon-vous, quels sont les défis auxquels sont confrontés les partis politiques ? Et comment y faire face ?
— Le problème a plusieurs dimensions. Il y a d’abord l’absence de pratiques démocratiques sur le plan interne, ce qui se traduit par une mauvaise organisation.
Ensuite, il y a le problème du financement. C’est un défi majeur pour les partis, qui pourrait conduire certains d’entre eux à quitter complètement la scène politique. Un autre défi concerne l’absence de législation claire réglementant la fusion et les alliances entre les partis politiques.
Je voudrais souligner que ces défis n’exigent pas forcément la promulgation d’une nouvelle loi sur les partis politiques, notamment en ce qui concerne le financement. De nombreux partis ont besoin de soutien financier, afin qu’ils puissent jouer un rôle actif dans la vie politique, surtout que la loi interdit aux partis politiques la possession de projets commerciaux pour financer leurs activités.
— Pensez-vous donc qu’il soit nécessaire d’alléger les restrictions sur la question du financement des partis politiques ?
— Alléger mais sous contrôle. Pour moi, autoriser le financement par le biais de personnes morales a plus d’inconvénients que d’avantages, et cela influence le travail des partis et leurs orientations.
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