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Arab Yassar fait peau neuve

Nasma Réda , Samedi, 19 août 2023

Le plan de réaménagement du quartier de Arab Yassar, près de la Citadelle de Salaheddine, avance à grands pas, a déclaré cette semaine le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Ce quartier fait partie d’un méga-projet visant à développer Le Caire historique. Explications.

Arab Yassar fait peau neuve
Le Fonds de développement des zones informelles a classé Arab Yassar comme « zone dangereuse de second degré ».

« Dans le cadre du plan de développement du Caire historique, les travaux sont en cours dans la zone de Arab Yassar dans le quartier d’Al-Khalifa. Notre objectif est de réaménager cette zone un peu comme le quartier de Magra Al-Oyoune à Fostat, afin de changer la dure réalité qui y existe », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors de l’inauguration de la mosquée d’Al-Sayéda Nafissa après sa restauration. Le développement de cette zone se fait dans le cadre du plan de l’Etat consistant à réaménager les quartiers historiques et non planifiés pour éliminer les constructions anarchiques qui se sont multipliées au fil des années.

Le quartier de Arab Yassar s’étend sur une superficie de 11,7 feddans à Al-Khalifa, région historique située au sud de la Citadelle de Salaheddine et qui donne sur la place d’Al-Sayéda Aïcha. Cette zone renferme des monuments islamiques d’une grande valeur, comme la mosquée d’Al-Ghouri, d’Al-Sayéda Aïcha et d’Al-Messabah. « Au fil des années, de multiples bâtiments informels sont apparus dans cette zone et ont déformé et même caché les murailles de la citadelle ayyoubide, ce qui nuit au caractère historique du quartier. D’où l’urgence d’un plan de réaménagement », explique Emad Osmane, ancien inspecteur des antiquités d’Al-Khalifa et d’Al-Darb Al-Ahmar.

En 2019, le Fonds de développement des zones informelles a classé Arab Yassar comme « zone dangereuse de second degré ». Pour préserver et développer les sites historiques et éliminer les bidonvilles dangereux, les autorités ont déplacé les citoyens de la région. Ces derniers ont été indemnisés en recevant des résidences alternatives à la nouvelle cité d’Al-Asmarate à Moqattam. « Le gouvernorat du Caire a commencé par vider les bâtiments qui représentent une menace pour les habitants et transférer ces derniers vers d’autres lieux plus sûrs », affirme Atef Amin, président de la Fédération égyptienne de développement des bidonvilles. Et d’ajouter : « En raison des innombrables empiétements dans la région qui entoure la citadelle, il était devenu extrêmement difficile et compliqué de développer Arab Yassar. La seule solution était de démolir les bâtiments anarchiques ».

Réaménager Le Caire historique

Jusqu’à présent, 133 bâtiments ont été démolis. 75 % des habitants ont préféré acquérir de nouveaux logements. Le gouverneur du Caire, Khaled Abdel-Aal, s’est rendu à de multiples reprises sur les lieux, pour tenter de convaincre les habitants, qui refusent de partir, d’accepter l’indemnisation offerte par les autorités et d’être relogés à la ville d’Al-Asmarate. Un même plan adopté dans tous les quartiers en voie de réaménagement.

Après l’arrivée au pouvoir du président Abdel-Fattah Al-Sissi en 2014, l’Etat a mis en place un plan ambitieux visant à éliminer les zones anarchiques du Caire. Par ailleurs, un plan de réaménagement du Caire historique a été lancé. « L’objectif est d’éliminer les bidonvilles et de développer les quartiers ayant un caractère historique comme Al-Khalifa dans le Vieux Caire. Nous voulons donner un aspect esthétique au Caire historique, mais aussi restaurer l’infrastructure et planifier les routes pour fluidifier le trafic, surtout dans la rue Salah Salem », explique Atef Amin. Il souligne qu’un budget préliminaire d’environ 8 milliards de L.E. a été débloqué pour transformer Le Caire en un lieu d’attraction touristique et en même temps fournir des logements sûrs aux citoyens. Le coût de la relocalisation des habitants dans le quartier d’Al-Asmarate s’élève à 60 millions de L.E. « La place d’Al-Sayéda Aïcha fait également l’objet d’un grand projet de développement, car elle est située au coeur de multiples sites touristiques, comme la citadelle et le complexe religieux du Vieux Caire », explique Mohamad Khalil, directeur des sites archéologiques de la citadelle et d’Al-Khalifa auprès du ministère du Tourisme et des Antiquités. « La liste des quartiers à réaménager est longue », explique Amin. Et d’ajouter : « Après la fin des travaux de démolition à Arab Yassar et le début du processus de développement, les travaux commenceront dans le quartier d’Al-Hataba sur une superficie de 13,8 feddans, au nord de la Citadelle de Salaheddine. Al-Hataba avait été classée en 2011 comme zone dangereuse de second degré par le Fonds de développement des bidonvilles à l’époque », conclut-il.

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