Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins du Soudan lors de leur première réunion ministérielle au Tchad.
« Nous devons parler d’une seule voix pour convaincre les deux parties en conflit au Soudan de cesser les hostilités. Nos dirigeants attendent des propositions de mesures immédiates pour répondre à la crise humanitaire écrasante dans ce pays », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, lors de la première réunion du mécanisme ministériel des pays voisins du Soudan, tenue à N’Djamena, au Tchad, lundi 7 août, et à laquelle ont participé des ministres de Libye, d’Afrique centrale, du Soudan du Sud, d’Ethiopie et d’Erythrée.
Cette réunion se tient en réponse aux recommandations du Sommet des pays voisins du Soudan tenu au Caire le 13 juillet dernier et qui a élaboré un plan procédural, selon lequel il a été décidé de créer un mécanisme composé des ministres des Affaires étrangères, afin de coordonner les efforts visant à résoudre le conflit actuel.
Dans son discours, Choukri a souligné la situation humanitaire désastreuse au Soudan qui s’aggrave chaque jour, affirmant que des millions de Soudanais sont confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et à une pénurie de médicaments et d’aliments de base.
Face à cette situation l’Egypte a appelé les pays voisins du Soudan à prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux combats et aider le peuple soudanais en respectant la souveraineté du pays et sans imposer de conditions à l’une des parties en conflit.
En réponse à ces déclarations, le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Khaled Ibrahim, a affirmé que l’Egypte est « le pays le plus proche du Soudan » et que Le Caire « comprend les événements au Soudan », ce qui confirme la profondeur des relations entre les deux pays frères. Il a souligné que « le ministère soudanais des Affaires étrangères est ouvert à toutes les initiatives ».
Les efforts de l’Egypte
Depuis le déclenchement de la crise soudanaise le 15 avril dernier, l’Egypte a déployé de grands efforts pour y mettre fin. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu le Sommet des pays voisins du Soudan, afin d’instaurer un cessez-le-feu durable et sauvegarder la souveraineté du Soudan et son intégrité. En plus, Le Caire a accueilli 40 % de l’ensemble des réfugiés soudanais, soit 250 000 réfugiés. Sur le plan politique, l’Egypte a mené une diplomatie active depuis le début de la crise. A la mi-juin, l’Egypte a reçu Malik Agar, vice-président du Conseil de souveraineté soudanais, qui a effectué plusieurs navettes entre Le Caire, Moscou, Juba et Asmara.
A l’issue de la réunion de N’Djamena, Choukri a expliqué qu’« un plan d’action a été formulé à travers les consultations entre les pays voisins du Soudan. Il porte sur les aspects militaire, sécuritaire, politique et humanitaire du conflit. Cependant, cette feuille de route n’a pas été jointe à la déclaration de la réunion, car les ministres doivent encore la soumettre aux dirigeants de leurs pays pour approbation ».
Tarek Fahmy, politologue, explique que l’Egypte joue un rôle de médiateur dans le conflit soudanais. « Il est certes nécessaire de créer des passages sûrs pour la fourniture de l’aide humanitaire, mais il est également urgent de mettre en place parallèlement un mécanisme politique pour faire pression sur les deux parties en conflit. C’est uniquement ainsi que cette médiation peut réaliser le succès sollicité », conclut-il.
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