Le nombre des naissances a reculé en Egypte, passant de 2,7 millions en 2014 à 2,1 millions en 2022.
« L’Egypte est le 14e pays le plus peuplé au monde. Le pays a franchi la barre des 105 millions d’habitants », a déclaré le ministre de la Santé et de la Population, Khaled Abdel-Ghaffar, lors d’une conférence de presse destinée à annoncer les préparatifs de la Conférence mondiale sur la population, la santé et le développement, prévue du 5 au 8 septembre prochain. « Cette conférence offrira une occasion aux chercheurs, aux hommes politiques et aux décideurs du monde entier d’explorer la relation dynamique entre la population, la santé et le développement grâce à une large série d’activités », a indiqué Abdel-Ghaffar, soulignant que la stratégie nationale en matière de population sera lancée lors de la conférence.
Le ministre a ajouté que la croissance démographique dévore les revenus du développement économique. Plus de 60 % des Egyptiens ont moins de 30 ans, une catégorie d’âge qui alourdit le fardeau assumé par l’Etat en matière d’éducation, de santé et d’emploi. Abdel-Ghaffar a donné un aperçu des réalisations accomplies par l’Egypte en matière de contrôle des naissances, citant une baisse du nombre de nouveau-nés qui est passé de 2,7 millions en 2014 à 2,1 millions en 2022. Même chose pour le taux de fécondité qui est passé de 3,5 enfants par femme en 2014 à 2,1 en 2021. « Le pays a fait des progrès en matière de planning familial. Le pourcentage de recours aux contraceptifs est passé de 58,5 % en 2014 à 66,4 % en 2021 », a affirmé le ministre.
Malgré ces efforts, l’équilibre entre la population et les ressources n’a pas encore été atteint. Selon les dernières estimations des Nations-Unies, plus de la moitié de la hausse de la population mondiale prévue d’ici 2050 sera concentrée dans 8 pays dont l’Egypte.
Pour Hussein Abdel-Aziz, conseiller du président de l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), « l’Egypte déploie des efforts considérables en matière de planning familial, mais il faut dire que la pandémie de Covid-19 et la crise économique mondiale ont joué un grand rôle dans la diminution des naissances et la baisse du taux de fécondité depuis 2021. Le nombre des naissances a diminué de 18 % durant les deux dernières années, mais le taux de croissance démographique en Egypte reste l’un des plus élevés au monde ».
Contrer les défis
Pour faire face à ces défis, les experts estiment que l’Egypte doit se doter d’une stratégie claire pour réduire le taux de croissance démographique en prenant en compte les failles des précédentes stratégies qui n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Abdel-Aziz souligne quelques problèmes. « Il y a un manque au niveau des moyens de contraception. Selon les chiffres, 14 % des femmes ne trouvent pas les contraceptifs dans les centres médicaux publics. Et ce taux s’élève à 18 % au sud de l’Egypte. En plus, les femmes de la Haute-Egypte préfèrent consulter un médecin femme. Il est donc nécessaire que le ministère de la Santé engage un nombre plus grand de médecins femmes dans cette région », explique-t-il. Et de conclure : « Il faut promouvoir les campagnes de sensibilisation, surtout par les hommes de religion, afin de corriger les idées reçues sur la contraception, toujours considérée dans certaines régions comme illicite ».
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