Tour à tour, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu samedi 5 août à la nouvelle ville d’Al-Alamein le président des Emirats arabes unis, Mohamed bin Zayed Al Nahyan, et le roi de Bahreïn, Hamad bin Issa Al Khalifa, pour discuter des développements régionaux.
Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’Etat a évoqué avec Mohamed bin Zayed « les moyens de renforcer la coopération dans divers domaines, notamment l’économie et le développement, pour réaliser les aspirations des peuples égyptien et émirati au progrès, à la stabilité et à la prospérité ». Les deux dirigeants ont convenu d’« intensifier les efforts arabes conjoints pour relever les défis croissants dans la région et dans le monde ». Le même jour, le président Sissi et le roi de Bahreïn, Hamad bin Issa Al Khalifa, se sont entretenus des relations entre les deux pays aux niveaux politique et économique. Les deux dirigeants ont également passé en revue les récents développements sur les scènes régionale et internationale, soulignant la nécessité d’intensifier « la coopération et l’action arabe commune pour faire face aux défis ».
Partenariats stratégiques
Revenant sur l’importance de ces deux rencontres successives, Hassan Salama, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, explique qu’elles se tiennent dans le cadre des rencontres régulières entre les dirigeants des trois pays, l’Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn, dans l’objectif d’échanger les vues sur différents dossiers. « L’importance de ce genre de rencontres est liée aux défis persistants auxquels est confrontée la région, alors que le monde entier est agité, ce qui nécessite une coordination au niveau régional », explique Salama.
Les trois pays sont liés par plusieurs dossiers. « Au niveau des relations bilatérales, l’Egypte est liée avec ces deux pays par de forts partenariats stratégiques, notamment dans le domaine de l’investissement ». Les investissements des Emirats en Egypte sont estimés à 15 milliards de dollars, tandis que ceux de Bahreïn atteignent 457 millions de dollars. Salama fait remarquer que les deux dirigeants arabes ont été reçus à Al-Alamein, alors que pendant des décennies, ce genre de rencontres se tenait à Charm Al-Cheikh. « C’est un message que les projets nationaux ont porté leurs fruits. L’établissement de nouvelles villes est un facteur d’attraction non seulement pour le tourisme, mais aussi pour les investissements arabes », soulignet- il.
L’ambassadeur Hussein Haridi, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, souligne un autre aspect des deux visites : « Nous percevons un développement positif dans la région, en particulier après le Sommet arabe de Riyad en mai 2023 ». Haridi évoque notamment le retour de la Syrie dans la Ligue arabe, le rapprochement politique entre l’Arabie saoudite et l’Iran, et enfin, les efforts turcs pour la normalisation des relations avec les grandes puissances régionales comme l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. « Ces changements nécessitent une consultation entre les grandes forces arabes. Le président Sissi a évoqué avec ses homologues la situation stratégique dans la région, avec notamment des questions comme la reconstruction de la Syrie, qui a reçu un fort soutien des Emirats, premier pays à ouvrir son ambassade en Syrie », affirme l’ambassadeur.
Le président Sissi a également abordé avec ses homologues la cause palestinienne, surtout après la réunion des factions palestiniennes que vient d’accueillir Le Caire, mais aussi la question libyenne, qui a des dimensions liées à la sécurité nationale égyptienne et à la sécurité nationale arabe. L’impact de la crise ukrainienne et de ses répercussions, surtout sur l’énergie, les céréales et l’alimentation, a également été au centre des entretiens, conclut l’ambassadeur.
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