La Révolution de Juillet a établi la première République il y a 70 ans.
A l’occasion du 71e anniversaire de la Révolution du 23 Juillet 1952, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a prononcé un discours dans lequel il a rendu hommage à ses prédécesseurs, Gamal Abdel-Nasser qui a « combattu les forces coloniales et les a forcées à quitter le pays », Mohamad Naguib, premier président égyptien qui a assumé la responsabilité à un « moment délicat de la vie de la nation », et enfin Anouar Al-Sadate qui a « assumé son devoir dans la guerre et la paix en libérant le Sinaï et en donnant sa vie pour l’Egypte ».
« Il y a 70 ans, cette révolution a réussi à établir la première République et a fait un pas vers une nouvelle Egypte », a dit le président. Il a également énuméré les nombreuses réalisations de cet événement « qui a permis de faire des progrès significatifs dans l’autonomisation des paysans et des travailleurs ».
Le président a affirmé que le peuple égyptien doit être fier des réalisations accomplies tout au long de l’histoire moderne de l’Egypte depuis l’indépendance, et ce, malgré les difficultés et les défis. « Des années après la fondation de la République, l’Egypte a connu des événements historiques majeurs entre 2011 et 2014. Une période de chaos et d’instabilité qui menaçait l’existence de l’Etat, il était nécessaire de réfléchir sérieusement à l’avenir et à la Nouvelle République », a déclaré le président Sissi. Et d’ajouter que la Nouvelle République est basée sur la nécessité de protéger la nation, surtout dans un contexte international et régional d’une grande complexité.
Revenant sur l’importance du processus de développement post-Révolution, le président a affirmé que l’Egypte progresse malgré les nombreux défis auxquels le pays est confronté depuis l’indépendance, ajoutant que le gouvernement travaille « avec diligence et sincérité » pour transformer les espoirs en réalité. « La Nouvelle République cherche à offrir des opportunités égales de travail et de vie décente à cette génération, ainsi qu’aux générations futures, et à renforcer les capacités de la nation dans tous les domaines, afin que l’Egypte accède à la place à laquelle elle aspire », a poursuivi le président, assurant que « l’Etat déploie des efforts pour offrir aux Egyptiens des emplois, des revenus plus élevés et de nouvelles voies de développement économique ».
Messages directs et profonds
Hassan Salama, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, explique que le discours du président Sissi envoie plusieurs messages. « Le président a tenu dans son discours à mettre en relief les objectifs de la Révolution de Juillet et ses réalisations, mais aussi les échecs qu’elle a rencontrés », explique Salama. Et d’ajouter : « Plus important encore, à travers cette clarification, le président a tenu à montrer le lien fort qui existe entre ce qui a été réalisé lors de la Révolution de Juillet, surtout en ce qui concerne la dimension sociale et les grands projets nationaux, et ce qui se passe actuellement en Egypte ». En effet, explique Salama, le président a tenu à expliquer qu’il existe un lien entre la première République issue de la Révolution de Juillet et la Nouvelle République que l’Egypte construit aujourd’hui. « La construction de la Nouvelle République est basée sur les réalisations de la première République », affirme Salama.
Avis partagé par Tarek Fahmy, professeur de sciences politiques, qui souligne, pour sa part, que le président s’est voulu rassurant. En soulignant le lien entre les réalisations de la première République et celles de la Nouvelle République, le président a assuré que l’Etat déploie tous les efforts possibles pour améliorer les conditions et la qualité de vie des citoyens, et ce, à travers les projets de développement, la mise en place de nouvelles infrastructures et l’augmentation des investissements. « Les projets de développement durable adoptés par l’Etat dans la Nouvelle République servent non seulement les générations actuelles, mais surtout les générations futures qui se rappelleront un jour ces réalisations », conclut Tarek Fahmy.
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