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Mesures pour le contrôle des prix de la viande

May Al-Maghrabi , Samedi, 24 juin 2023

A l’approche de la fête du grand Baïram, le gouvernement multiplie les mesures pour réduire les prix de la viande.

Mesures pour le contrôle des prix de la viande
Le gouvernement expose à la vente de grandes quantités de viande pour réduire les prix sur le marché. (Photo : May Al-Maghrabi)

Le kilo de viande fraîche a dépassé les 400 L.E., alors que le prix du veau varie entre 50 000 et 70 000 L.E. et celui du mouton entre 12 000 et 15 000 L.E. Des prix trop élevés imposés par la crise économique en cours, la hausse des prix de fourrage importé et le recul des importations de viande, notamment du Soudan en proie à un conflit armé depuis mi-avril. Cette situation impose un fardeau sur les citoyens, surtout à l’approche de la fête du grand Baïram (fête d’Al-Adha ou du sacrifice) pendant laquelle les Egyptiens sacrifient du bétail pour en offrir une partie aux pauvres.

Pour atténuer l’impact de cette crise avant la fête, qui devrait commencer le 28 juin selon le calendrier hégirien, le gouvernement a pris diverses mesures pour rendre disponibles de grandes quantités de viande sur le marché local, à des prix relativement convenables. Parmi ces mesures, le gouvernement a décidé de diversifier les sources d’importation de viande fraîche ou congelée, en provenance d’Inde, du Soudan, du Djibouti, de Tanzanie et d’Ouganda. Selon le ministre de l’Approvisionnement, Ali Al-Mosselhi, le ministère a augmenté les quantités de viande exposées à la vente dans les coopératives pour répondre aux besoins des citoyens avant la fête. Il a annoncé l’arrivée de grandes quantités de têtes de bétail de l’étranger, ainsi que des milliers de tonnes de viande congelée à des prix compétitifs. « Cela contribue à réduire et à stabiliser les prix de la viande sur le marché », a assuré le ministre.

 

De son côté, Mahmoud Al-Saadani, chef de la Société égyptienne de viande et de volaille, relevant du ministère de l’Approvisionnement, indique que le ministère offre le kilo de viande importée à 195 L.E., avec une réduction de 40°% par rapport au prix pratiqué sur le marché local et que chaque citoyen pourra en acheter 2 kilos. Cette viande sera vendue aux coopératives, aux points de vente du ministère de l’Approvisionnement et aux véhicules mobiles dans les gouvernorats. Les prix de la viande tchadienne récemment importée varient entre 140 et 160 L.E. le kilo, alors que le prix d’un kilo d’agneau a atteint 185 L.E. Pour sa part, le ministère de l’Agriculture envisage d’exposer à la vente de la viande fraîche avec une réduction de 30°%, avec des prix allant de 125 L.E. le kilo à 250 L.E. Le bétail vivant sera disponible à 125 L.E. le kilo au siège du ministère dans le quartier de Doqqi. Le client pourra l’acheter par carte bancaire. Saïd Saleh, conseiller du ministre de l’Agriculture, explique que les bas prix qu’offre le ministère s’expliquent par l’absence de réseau intermédiaire de commercialisation. En parallèle, les points de vente « Aman », dépendant du ministère de l’Intérieur, offrent de la viande fraîche soudanaise à 250 L.E. le kilo. Les ONG caritatives vendent aussi de la viande moyennant des « sukuk » dont les prix varient entre 4 800 et 8 100 L.E. payables en versements mensuels de 330 à 600 L.E. La part de l’acheteur du bétail des sukuk est de 9 kg de viande et le reste est distribué aux pauvres.

Les bénéfices des importateurs à l’index

Saïd Zaghloul, membre de la section des bouchers à la Chambre de commerce au gouvernorat de Guiza, reconnaît que les mesures prises par le gouvernement ont contribué à réduire les prix de la viande sur le marché. « Les prix de la viande ont baissé 20 L.E. par kilo au cours de la dernière période. Or, les prix restent quand même élevés pour les budgets de la classe moyenne et des fonctionnaires dont les salaires ne leur permettent cette année que d’acheter une petite quantité. Alors qu’il ne reste que 10 jours qui nous séparent de la fête, un état de récession domine le marché et c’est une autre raison de la baisse des prix », indiquet- il, notant que les prix du bétail ont doublé cette année par rapport à l’année dernière. Selon lui, le dollar est la principale raison de cette hausse des prix, puisque l’importation du bétail ou du fourrage est calculée en dollar, dont la valeur a fortement augmenté. L’exagération des importateurs de viande dans leur marge de bénéfice est une autre raison de cette hausse des prix, comme l’affirme Haïtham Abdel-Basset, viceprésident de la section des bouchers à la Chambre de commerce du Caire. « Avec la flambée des prix de la viande, certains bouchers ont dû fermer leurs magasins et d’autres sont endettés », se plaint-il. Il appelle le gouvernement à intervenir pour fixer une marge raisonnable de profit pour les importateurs, « ce qui contribuera à une baisse palpable des prix de viande, permettant de revitaliser le marché au profit des consommateurs et des vendeurs ». Pour le moment, la hausse des prix de la viande obligera les ménages soit à réduire leur consommation, soit à acheter à crédit via les ONG caritatives.

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