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Hanaa Ebeid : J’aimerais voir la création d’un observateur national de la protection sociale

Salma Hussein , Mercredi, 24 mai 2023

Entretiens croisés avec Hania Cholkami, secrétaire adjointe de la commission de la société, et Hanaa Ebeid, experte à la commission de la protection sociale, sur les questions de la justice sociale abordées dans le Dialogue national.

Hanaa Ebeid

Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous le premier jour des discussions ?

Hanaa Ebeid : Le début est fort et prometteur. Le décideur de la commission, de la protection sociale, Ahmed Galal, a été le premier à souligner qu’il fallait maintenir très haut le plafond de nos discussions. Il faut toujours penser à la justice sociale et à l’égalité des chances. Il faut prendre la définition la plus large de la protection sociale. Il y a ceux qui l’ont réduite aux programmes de « Takafol » et « Karama », mais il y a aussi ceux qui ont parlé de la santé et de l’éducation comme infrastructure indispensable à la protection sociale. Parmi les dossiers qui ont été abordés figure également la justice entre les régions, et entre la province et Le Caire, notamment le manque de projets productifs qui conduit au manque d’offres d’emploi au Saïd. Le mode de gestion des sessions a donné 4 minutes à chaque intervenant. Donc, chacun a essayé de présenter son point de vue sans discuter les points abordés par les autres. J’espère que les prochaines sessions permettront plus de discussions.

— Pouvez-vous résumer les trois messages essentiels que vous aimeriez passer ?

— Le premier message est une suggestion : plusieurs membres ont appelé au développement d’une stratégie nationale pour la protection nationale. J’aimerais bien à cet égard créer un observateur national de la protection sociale. Cet observateur serait un outil de transparence qui détecte, au fur et à mesure, les violations à la protection sociale et qui nous permettrait de détecter les problèmes prioritaires propres à chaque région. Par exemple le phénomène de fuite scolaire, son volume et sa répartition régionale.

Le second message est une sonnette d’alarme : notre classement sur l’indice de développement humain recule de 9 points, si l’on prend en considération les indices des inégalités. J’aimerais donc bien voir une convergence des différentes politiques publiques vers plus d’égalité dès le début. Le 3e message concerne les espaces publics. Nous connaissons en Egypte un grand recul de l’accès à nos espaces publics. Les jardins publics sont payants, les plages ne sont plus accessibles à la majorité de la population, et ainsi de suite. Il y a des familles qui habitent près de la mer, mais qui n’ont pas accès à la plage, ou bien parce qu’elles sont interdites, car la plage a été privatisée, ou bien parce que le prix du billet d’entrée est hors de la portée de ces familles.

— Quels sont les critères de réussite minima que vous attendez à la fin du dialogue ?

— Que le dialogue national consacre des sessions sur les dossiers chauds des travailleurs domestiques, ou les travailleurs non réguliers, et que les recommandations sur ces dossiers soient adoptées. Respecter le minimum des dépenses publiques sur la santé et sur l’éducation, stipulées par la Constitution, serait un autre grand succès.

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