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Dialogue national, semaine II

Chaïmaa Abdel-Hamid , Mercredi, 24 mai 2023

Les séances du volet politique du Dialogue national de cette semaine ont été consacrées à deux sujets importants : les partis politiques et les municipalités. Compte rendu des discussions.

Dialogue national, semaine II
Discussions animées au cours de la deuxième semaine du Dialogue national.

Les discussions du Dialogue national se sont poursuivies pour la deuxième semaine consécutive. Avec un ordre du jour bien défini, il a été décidé de consacrer les sessions de l’axe politique aux partis politiques et aux municipalités, alors que le volet économique était axé sur les investissements étrangers et locaux, et le volet social sur l’éducation et la question de la population.

Selon Diaa Rashwan, coordinateur général du Dialogue national, le dialogue a fait des progrès significatifs dans la formulation de propositions globales qui répondent aux préoccupations et aux intérêts de tous les Egyptiens, ainsi que de diverses associations et syndicats, a-t-il annoncé. « Je suis optimiste et confiant que toutes les recommandations émises recevront une attention particulière et une mise en oeuvre rapide par les dirigeants politiques », a déclaré Rashwan. La semaine a commencé par deux séances assez animées sur les partis politiques et les municipalités. Le Comité des partis politiques s’est penché sur la manière de développer les activités des partis et de lever les obstacles auxquels ils sont confrontés. Ces obstacles renfermant leur travail politique et le financement des partis.

Les partis politiques s’expriment

Au cours de la session, le Comité des partis politiques a discuté de la gouvernance financière et administrative au sein des partis, des règles de promotion et de soutien des activités des partis et de la formation du comité des partis. Pour sa part, le rapporteur de l’axe politique du Dialogue national, Aley Eddine Hilal, a souligné que la Constitution égyptienne soutient le pluralisme. « Nous visons par cette session à renforcer le rôle et l’efficacité de tous les partis politiques », a affirmé Hilal.

Sur la même voie, Tarek Abdel-Aziz, membre du Comité constitutionnel et législatif du Sénat, qui représente le parti Wafd, a déclaré que l’Egypte a besoin d’une nouvelle loi pour que les partis politiques puissent mener à bien leur travail. « Qui d’entre nous connaît les noms de 12 ou 15 partis en Egypte ? Nous avons plus de 100 partis, et je ne peux pas en compter 50. Nous avons absolument besoin de modifier les conditions de formation des partis et de leur fournir un délai considérable, afin qu’ils puissent arranger leur situation pour les voir concrètement actifs sur la scène politique », estime-t-il.

Pour sa part, le président du parti de la Justice, Abdel-Moneim Imam, a affirmé qu’il existe une image négative des partis politiques dans la rue égyptienne. « Il est temps de changer cette vision. Nous sommes face à un véritable défi, c’est une responsabilité que nous devons assumer ».

Abdel-Nasser Qandil, membre du parti Al-Tagammoe, a affirmé à l’Hebdo que l’ensemble des interventions ont été très fructueuses en faveur de l’avenir des partis. « Nous avons présenté notre vision via des idées diversifiées et des propositions distinctes. Et nous sommes parvenus à souligner les points faibles pour les contrer. C’est justement l’objectif de ce dialogue qui a rassemblé tous ces partis sous un seul toit ».

Après de profondes discussions, certaines recommandations ont été annoncées, notamment l’appel au soutien financier de l’Etat aux partis politiques, que ce soit via le gouvernement ou en leur permettant de mener des activités économiques. Ces activités seront sous supervision pour garantir la transparence des sources de financement. Il a également été proposé afin de garantir l’efficacité du travail des partis et d’étudier la possibilité de fusionner plusieurs partis d’idéologie commune.

Les municipales, une revendication collective

Pour ce qui est des municipalités, Diaa Rashwan a confirmé qu’il y avait une quasi-unanimité sur la nécessité de tenir des élections municipales dans les plus brefs délais. Cependant, le système électoral reste un sujet de litige entre les partis. Ceux-ci se sont largement divisés sur un système électoral par liste fermée ou par liste proportionnelle. A rappeler que les dernières élections municipales ont eu lieu en 2008.

Pour le professeur de sciences politiques à l’Université du Caire Hassan Salama, les deux sessions relèvent d’une grande importance pour la scène politique égyptienne. Les partis politiques ont absolument besoin d’une réelle réforme. « Nous avons des partis politiques qui souffrent d’un nombre de problèmes qui ont besoin d’être résolus. Ceci ne pourra, à mon avis, se réaliser qu’à travers une nouvelle loi sur la formation des partis politiques. Cette nouvelle loi devra réglementer l’action des partis de manière à supprimer ceux qui ne se présentent pas aux élections pour deux sessions de suite et assurera également une source de financement stable et légale aux partis », dit-il. Et d’ajouter : « Nous avons également proposé la création d’une commission pour la gestion des affaires des partis et la supervision de leur travail politique ».

En ce qui concerne les municipalités, Salama souligne l’importance de la tenue des élections municipales. « Les municipalités ne manquent pas d’importance que le parlement. Cellesci représentent le lien direct avec les citoyens dans tous leurs quartiers et touchent concrètement à leurs problèmes. Mais le parlement s’occupe de promulguer des législations qui servent les citoyens », conclut-il.

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