Khaled El-Enany s’est engagé à mettre ses expériences au service de cette prestigieuse organisation qu’est l’Unesco.
Académique et ex-ministre du Tourisme et des Antiquités, Khaled El-Enany vient d’être annoncé candidat officiel de l’Egypte au poste de directeur général de l’Unesco pour le mandat de 2025-2029. Les élections devront se tenir en 2025, et d’ici jusqu’à cette date, l’Etat s’est engagé à soutenir la candidature d’El-Enany devant toutes les instances et les organisations internationales. Lors d’une conférence de presse, le premier ministre, Moustapha Madbouli, a souligné que la candidature d’El-Enany reflète les relations distinguées entre l’Egypte et l’Unesco à la lumière du rôle actif que joue l’Egypte au sein de cette prestigieuse organisation. Entre autres, il a cité le lancement par l’Egypte en 2020 d’un programme phare visant à soutenir les efforts des pays africains pour restituer leurs biens culturels volés.
Madbouli a indiqué que la décision avait été prise par le comité national chargé d’établir les critères de sélection des meilleurs candidats. « Le riche patrimoine culturel, archéologique, intellectuel et scientifique de l’Egypte encourage le pays à promouvoir les importantes contributions d’El-Enany à la science, à l’éducation et à la culture aux niveaux national et international », a dit le premier ministre. « Une candidature qui représente une responsabilité d’envergure à la lumière du rôle et de la mission de l’Unesco à ce stade délicat dans lequel elle souffre des défis sans précédent », a de son côté déclaré El- Enany, remerciant l’Etat de sa confiance en sa personne. Il s’est surtout engagé à mettre ses expériences académiques et exécutives au service de l’organisation et de ses nobles objectifs qui sont, selon El-Enany, étroitement liés à la culture de l’Egypte, défendant les valeurs de la paix, de la modération et mélangeant l’identité arabe et africaine, ainsi que l’héritage islamique, copte et juif. « Je suis confiant que toutes les institutions gouvernementales apporteront leur soutien à cette candidature pour permettre à l’Egypte de gagner ce poste. Ce qui permettra au pays de continuer à jouer son rôle éducatif, d’établir les valeurs de paix et de justice et de construire des ponts entre les peuples », a affirmé El- Enany.
Concernant les priorités de son agenda, El-Enany a indiqué qu’il était impératif de travailler à la promotion de la diversité culturelle, de combler l’énorme fossé scientifique et technologique, et de redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs du développement durable, en particulier ceux liés à la fourniture de connaissances et d’une éducation de qualité, à l’égalité, à l’innovation et à la paix. « Le monde d’aujourd’hui avait un besoin urgent, peut-être plus que jamais, de dialogue et de compréhension, de diffusion d’une culture de tolérance, du respect de l’autre, de rejet de la violence, de la haine et de la discrimination », a estimé El-Enany.
Une riche carrière
Professeur d’égyptologie à la faculté de tourisme et de gestion hôtelière de l’Université de Hélouan depuis 1993, El-Enany dispose de diverses expériences académiques, scientifiques, administratives et exécutives, en Egypte et à l’étranger. Il a obtenu un doctorat en égyptologie de l’Université de Paul Valéry Montpellier 3 France (2001). « Au cours de sa carrière, il a développé un solide réseau international avec de nombreux gouvernements, institutions et organisations, visitant plus de 25 pays à des fins académiques, des réunions officielles, des conférences et des événements », a dit Madbouli. El-Enany a été ministre des Antiquités de mars 2016 jusqu’à décembre 2019. Il est ensuite devenu ministre du Tourisme et des Antiquités de décembre 2019 jusqu’à août 2022. Au cours de son mandat, plus de 20 musées et 45 projets de restauration et de développement de sites archéologiques ont été inaugurés, en plus de 20 projets de restauration de mosquées, églises et synagogues historiques. Il a d’ailleurs adopté des stratégies pour stimuler le tourisme et l’archéologie en Egypte, dont la Stratégie nationale de tourisme durable. Il a aussi supervisé l’organisation des deux événements promotionnels mondiaux, le défilé d’or du pharaon et Louqsor : le défilé de l’avenue du Sphinx. Il a été décoré par plusieurs pays et a obtenu l’Ordre du Soleil Levant, Japon (2021), l’Ordre du Mérite, Pologne (2020) et le Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, France (2015).
Un profil honorable, comme l’affirme le diplomate Mohamed Al-Orabi, président du Conseil des Affaires étrangères, qui salue le choix d’El- Enany au poste de directeur de l’Unesco et s’engage à soutenir et promouvoir sa candidature via le conseil et ses contacts avec tous les pays et les organisations internationales. « C’est une figure digne de représenter l’Egypte à ce poste-clé au sein de l’Unesco. Enany est un professeur d’université qui a des qualifications et des réalisations tangibles et multiples dans plusieurs domaines avec plus de 30 ans d’expérience dans l’enseignement universitaire, l’égyptologie, l’archéologie et le tourisme, en plus de ses contributions aux grandes universités et institutions de recherche scientifique à l’intérieur et à l’extérieur. Des qualifications qui renforcent sa candidature au nom de l’Egypte qui a sa position internationale et des relations distinguées avec divers pays du monde, mais aussi un poids influent aux niveaux régional, africain et méditerranéen », estime Al-Orabi.
Cependant, la bataille ne sera pas facile, surtout qu’il existe d’autres candidats arabes à ce poste, ce qui risque de fragmenter les voix des pays arabes et africains, sans oublier l’influence occidentale toujours dominant ces élections. « Je trouve néanmoins que l’Egypte est à la hauteur du défi et pourra le relever avec des campagnes de promotion intensifiées, surtout qu’on a assez de temps pour se préparer. Il faut baser ces campagnes sur la concordance entre les objectifs de l’Unesco et les principes que défend toujours l’Egypte, dont la paix, la justice, la complémentarité entre les diverses civilisations et la diversité culturelle et religieuse », affirme Al-Orabi, concluant qu’il faut aussi miser sur le soutien africain et travailler sur la volonté de placer l’Afrique au coeur des programmes de l’Unesco.
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