La stratégie nationale de l’enseignement supérieur prévoit une réforme globale du système universitaire.
Lier l’enseignement supérieur au marché du travail, à la recherche scientifique et à l’industrie et le mettre au service du développement durable. Tels sont, entre autres, les objectifs de la nouvelle stratégie nationale de l’Enseignement supérieur 2030, lancée cette semaine par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Dr Mohamed Ayman Ashour, en présence de nombre de ministres, présidents d’universités, responsables d’organisations, hommes d’affaires et personnalités publiques. « La stratégie nationale s’articule autour de trois axes: la vision de l’Egypte 2030 pour le développement durable, la transition vers les universités de la 4e génération et l’établissement d’un lien entre l’enseignement supérieur et le marché du travail qui connaît des changements radicaux », a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur en présentant les objectifs et les moyens de mettre en application la nouvelle stratégie. Selon lui, l’avenir se trouve dans les nouvelles spécialisations comme l’intelligence artificielle et l’informatique, et c’est pourquoi l’Etat a placé les universités de la 4e génération à la tête de ses priorités.
Le ministre a expliqué que la stratégie nationale était basée sur 7 principaux axes, à savoir la complémentarité entre les différentes universités (gouvernementales, privées, filières universitaires étrangères), la durabilité et le développement des ressources humaines, la numérisation au service des universités intelligentes, la réforme de l’Enseignement supérieur, le soutien de la créativité et de la recherche scientifique et le rôle actif du ministère de l’Enseignement supérieur dans le soutien au développement.
Des objectifs qui impliquent une réforme de fond en comble aux niveaux des programmes, des méthodes d’enseignement et des infrastructures, a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur. Il a expliqué que déjà des pas avaient été franchis sur cette voie. En ce qui concerne le lien entre l’enseignement et les besoins du marché du travail, il a affirmé qu’il existe dans les universités 44 centres pour fournir aux étudiants des emplois convenables à leurs aptitudes et à leurs domaines de spécialisation. Ces centres coopèrent avec des hommes d’affaires, des industriels et des instances gouvernementales pour fournir des emplois aux diplômés après leur formation. « Le véritable défi réside dans les progrès technologiques que connaît le monde. Nous avons introduit dans les universités de nouvelles spécialisations. Car il faut préparer les étudiants à ces nouvelles données. Il faut savoir que le taux de chômage parmi les jeunes est d’environ 30%, car les performances acquises sont autres que celles demandées sur le marché du travail », a indiqué Ashour.
Nouveaux concepts
Pour combler ce fossé, de nouvelles universités spécialisées dans les sciences du futur ont été créées ces dernières années et de nouveaux programmes ont vu le jour. Baher Badr, responsable au ministère de l’Enseignement supérieur, explique qu’aujourd’hui, l’Egypte compte dans ses universités 17 facultés et sections spécialisées dans l’intelligence artificielle. « Le ministère a introduit ces dernières années plusieurs nouvelles spécialisations dans les universités dans des domaines comme les télécommunications, les technologies de l’information, la nanotechnologie, le génie nucléaire, la biophysique, la cybernétique et autres », explique-t-il. Des spécialisations qui ont attiré un grand nombre d’étudiants. Parallèlement, des efforts sont déployés pour améliorer la qualité de l’enseignement en ayant recours à des cadres spécialisés en partenariat avec des universités internationales, « ce qui permet d’offrir aux jeunes un double diplôme leur permettant d’être compétitifs sur le marché du travail régional et international », indique Badr. Il pense que la nouvelle stratégie changera la carte universitaire traditionnelle et comblera les besoins du marché du travail, qui connaît d’importantes mutations. Il cite, à titre d’exemple, que l’intelligence artificielle risque de faire disparaître près de 5 millions d’emplois. Parallèlement, quelque 133 millions de nouveaux emplois émergeront dans d’autres domaines.
L’innovation, pilier du développement
Ce n’est pas tout. « Le soutien de la recherche scientifique et de la créativité est un autre enjeu primordial visé par la nouvelle stratégie », a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, expliquant que les universités accordent désormais un grand intérêt à ce dossier qui sert l’économie, l’industrie et le développement durable. « Les universités égyptiennes ont progressé au niveau de la créativité de 4 points sur le classement des plus grandes universités. Des Centres universitaires pour le développement des carrières (UCCD) ont été créés dans les universités en coopération avec l’Agence pour le développement international et l’Université américaine au Caire. Un fonds de créativité a été fondé pour servir la recherche scientifique et la créativité », a souligné Ashour, faisant savoir que le fonds contribuera à la production des voitures électriques. D’ailleurs, un centre pour la créativité sera prochainement créé avec un budget de 100 millions de L.E. pour permettre aux étudiants de présenter et d’appliquer leurs innovations. Des objectifs importants qui sont au service de la nouvelle stratégie, estime Mona Abdel-Latif, directrice de la Cité des recherches scientifiques. « Maximiser le rôle de la recherche scientifique permet de soutenir les efforts de la société pour réaliser le développement en réglant les problèmes de l’industrie, de l’agriculture, de l’environnement et en fournissant de nouvelles sources d’énergie. Ce qui contribue à booster l’économie et à relever le niveau de vie des gens », affirme Abdel-Latif, qui salue la nouvelle stratégie. « C’est un énorme investissement dans l’avenir qui changera le visage du pays », conclut-elle.
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