Alors que nous célébrons cet événement, nous saluons l’âme de Samer Soliman, qui a laissé l’embryon d’un projet pour que les jeunes générations bénéficient de la justice, de l’égalité, et pour qu’elles participent à la création de l’avenir de leur pays », a dit Mohamad Aboul-Ghar, président du parti Egyptien social-démocrate, en hommage à l’académicien et activiste qui a donné son nom à la fondation.
« Samer n’a jamais cessé de rêver, il n’a jamais cessé d’être optimiste, quelles que soient les circonstances que traversait l’Egypte ou qu’il traversait lui personnellement. Ce projet était son rêve ultime que ses amis se sont portés volontaires pour réaliser, non seulement parce qu’il représentait un espoir cher à Samer, mais parce qu’il exprimait un vrai besoin de la vie politique actuelle », raconte Mary Mourad Shenouda, l’épouse de Samer Soliman, et présidente de la nouvelle fondation. « Cette fondation non idéologique s’intéresse à la formation des jeunes cadres politiques, indépendamment de leur appartenance politique. Tout le monde peut profiter de ses services, à condition de croire aux principes dont elle s’inspire : la justice sociale, la liberté et la démocratie, c’est-à-dire de rejeter l’exclusion et la discrimination », explique-t-elle.
La révolution du 25 janvier 2011 a permis à des milliers d’Egyptiens de devenir actifs dans le domaine public, au moment où la vie politique était très restreinte pour les assimiler. Partant de ce constat, l’activiste Samer Soliman a pensé créer une structure pour rassembler et promouvoir les jeunes idées, énergies et compétences au profit des couches sociales les plus défavorisées.
La fondation dispense des cours de sciences politiques, économiques et juridiques, d’histoire, de journalisme et de communication, ainsi que des formations spéciales destinées à la promotion institutionnelle et aux futurs candidats des élections législatives. Elle est financée par des donations privées et offre ses services gratuitement.
Durant les trois mois « d’expérimentation » avant son inauguration, la fondation a assuré la formation d’une cinquantaine de personnes, dont notamment des parlementaires potentiels dans le gouvernorat de Minya qui y ont appris les techniques de la campagne électorale et de l’interaction avec les citoyens, et des activistes du gouvernorat de Guiza qui ont suivi un stage sur la promotion personnelle et institutionnelle.
Samer Soliman, qui a commencé sa carrière comme journaliste économique à Al-Ahram Hebdo, a obtenu son doctorat de l’Institut d’études politiques de Paris avant d’enseigner la politique et l’économie à l’Université américaine du Caire. Analyste politique perspicace, il a signé dans la plupart des grands journaux égyptiens, et comme activiste, il a cofondé le mouvement Egyptiens contre la discrimination religieuse (MARED), ainsi que le parti Egyptien social-démocrate après la révolution de 2011. Son dernier livre Le Régime fort et l’Etat faible, publié l’an dernier par l’Université de Stanford, a été réédité en Egypte chez l’Organisme des palais de la culture, huit ans après sa parution.
La cérémonie d’inauguration a eu lieu au parc Al-Horriya à Maadi, le quartier qu’aimait Samer Soliman en présence du vice-premier ministre Ziad Bahaeddine, de l’ancien ministre de la Culture, Emad Abou-Ghazi, et de l’ex-candidat à la présidentielle Khaled Ali, entre autres.
Al-Ahram Hebdo saisit l’occasion pour féliciter la famille et les amis de Samer Soliman, ainsi que tous les Egyptiens qui vont profiter de sa fondation
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