Le Caire a accueilli cette semaine une nouvelle rencontre rassemblant le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, et le président du Conseil d’Etat, Khaled Al-Mishri, au siège du Conseil égyptien des députés. Une réunion qui vient couronner une série de pourparlers interlibyens parrainés par Le Caire. Dans une déclaration conjointe publiée en présence du président du Conseil des députés, Hanafi Al-Gebaly, les dirigeants libyens ont convenu d’élaborer une feuille de route qui assure l’aboutissement du processus électoral tant attendu. Et ce, en mettant en oeuvre « toutes les mesures requises, notamment celles liées aux fondements et aux lois, ou celles liées aux procédures exécutives », afin de mener à bien le processus électoral, selon le communiqué.
Conformément à cette nouvelle déclaration, un comité mixte sera formé et chargé d’élaborer un document constitutionnel pour être ensuite approuvé par les deux organes en question.
Médiation de l’Egypte
Dans leur déclaration, lesdirigeants libyens ont salué les efforts déployés par l’Egypte pour avoir accueilli et préparé le climat propice aux pourparlers qui ont abouti à cet accord. Ils ont également remercié les efforts internationaux, notamment ceux des Nations-Unies, pour leur soutien à la Libye. Dans ses propos, Aguila Saleh a affirmé que l’Egypte tenait à garantir les intérêts de l’Etat libyen et à soutenir les efforts de son peuple pour surmonter la crise actuelle et empêcher l’ingérence étrangère dans les affaires libyennes. « Grâce aux efforts égyptiens, un grand consensus a été atteint », a-t-il ajouté.
Selon Ahmad Eleiba, chercheur et spécialiste des affaires libyennes au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, cette médiation égyptienne fait suite à une série de rencontres parrainées par Le Caire, un médiateur acceptable pour toutes les parties. « L’Egypte respecte les limites de sa médiation fondée sur le rapprochement des points de vue, ou la présentation de son expérience constitutionnelle ou législative. Quant au règlement interlibyen, ce sont uniquement les partis concernés qui peuvent en décider », explique le chercheur.
Revenant sur les raisons de cette médiation, Eleiba explique qu’elle relève d’une grande importance pour l’Egypte pour plusieurs considérations. « En premier lieu, la sécurité nationale égyptienne, qui est fortement liée à la stabilité de son voisin libyen, et qui, pendant de longues années, a constitué une menace terroriste. Ensuite, il y a également la dimension régionale et les eaux économiques égyptiennes, qui sont pour l’Egypte d’une importance fondamentale. Et c’est d’ailleurs ce qui a poussé cette dernière à prendre une mesure préventive en délimitant ses frontières avec la partie libyenne », ajoute-t-il. Il s’agit d’une mesure nécessaire pour protéger ses intérêts face à un contexte d’insécurité qui règne dans le pays. Le chercheur conclut: « Il serait difficile de parler d’une fin proche de la crise libyenne, mais l’élaboration de cette feuille de route reste un pas important sur la longue voie d’un règlement en Libye ».
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