Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a proposé cette semaine la création d’un fonds pour le soutien de la famille en mesure d’assurer les pensions des enfants des couples divorcés ou en litige. « L’idée de créer ce fonds est venue pour soutenir la famille lors des conflits entre le père et la mère et qui refusent de dépenser pour leurs enfants », a expliqué le président. Pour financer ce fonds, il a proposé que chaque nouveau couple marié y verse une somme qui sera déterminée en vertu de la nouvelle loi sur le statut personnel, actuellement en élaboration. « Si, par exemple, le fonds collecte un milliard de L.E., l’Etat fournira un autre milliard pour assurer la durabilité de son financement », a affirmé le président.
A peine lancée, la proposition du président a soulevé des interrogations sur le montant que devront verser les futurs époux. Dans les réseaux sociaux, certains ont évoqué quelques milliers de livres, fustigeant le fait que cela pourrait constituer un obstacle au mariage, notamment en période de crise économique. Or, le ministre de la Justice, le conseiller Omar Marwan, a assuré que le montant n’était pas encore fixé et que, dans tous les cas, « ce sera une somme modeste à la portée de tout le monde ». Le ministre a également souligné que le statut du fonds, ainsi que son financement seraient déterminés en vertu de la nouvelle loi sur le statut personnel. Le plus important, selon lui, c’est que le nouveau fonds permettra un financement durable des pensions allouées aux enfants de parents divorcés, pour ne pas reproduire le scénario de la banque sociale Nasser, qui possédait un tel fonds depuis 2004 mais qui souffre aujourd’hui d’un déficit de 350 millions de L.E. en raison du manque de financement.
Pour Nehad Abolkomsan, membre du Conseil national des droits de l’homme, un tel fonds empêchera que les enfants ne soient victimes des litiges conjugaux. « C’est une initiative importante qui contribuera à résoudre plus de 90 % des problèmes des pensions, alors que les procès traînent souvent dans les tribunaux et que certains jugements définitifs restent non exécutés quand certains pères s’abstiennent de payer », explique-t-elle.
Reste que la question du financement demeure la plus problématique et la plus importante. Le député Ali Badr, membre de la commission des affaires législatives au parlement, propose par exemple de relever des sommes des timbres fiscaux des contrats de mariage, des frais des procès de divorce, etc. « J’appelle aussi les hommes d’affaires à contribuer à ce fonds », dit-il.
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