Le président Sissi, lors de la célébration de la 4e édition des « Autrement capables », s’engage à les autonomiser dans tous les domaines.
Le président Abdel-Fattah Al- Sissi a assisté cette semaine à la quatrième édition de l’initiative « Autrement capables », tenue cette année sous le slogan « Nous avons une place ». Un événement annuel organisé depuis quatre ans pour soutenir les personnes souffrant d’un handicap, dont le nombre est estimé à environ 20 millions. « Les autrement capables nous inspirent toujours une énergie positive et une forte détermination face aux défis. Ils représentent surtout l’un des mécanismes les plus importants pour construire notre nation », a salué le président Sissi dans son discours, affichant pour principal objectif cette année de travailler à renforcer l’autonomisation des personnes ayant des besoins spéciaux. Au cours de la cérémonie, tenue en présence du chef du gouvernement, de plusieurs ministres et de représentants d’ONG oeuvrant dans le domaine des handicapés, un documentaire intitulé Trois ans d’autrement capables a été diffusé. Il y a été question des réalisations de certains handicapés et des efforts entrepris par l’Etat ces dernières années pour soutenir cette catégorie (voir fiche). « Nous sommes fiers de ce qu’ils ont accompli. Ceci reflète les capacités exceptionnelles dont ils jouissent et leur potentiel illimité pour faire face aux défis. Une volonté qui nous stimule à déployer tous les efforts possibles pour les autonomiser, développer leurs compétences, leur organiser des stages de formation et de réadaptation et découvrir leurs talents », a commenté le président Sissi, affirmant que la Constitution et les lois sont « la forteresse » des personnes souffrant d’un handicap.
De plus en plus d’acquis
Pour réaliser ces objectifs, le président a annoncé plusieurs mesures, dont la création du Fonds des personnes dotées d’une forte volonté qui remplacera celui des handicapés et qui sera financé par cinq fonds publics avec un total de 1 milliard de L.E. Le président a également appelé plusieurs ministères à élargir les services et les privilèges octroyés à cette catégorie. Il s’agit notamment du ministère de la Solidarité sociale, chargé de veiller à octroyer aux handicapés « une carte intégrée » qui leur fournit des services de santé de base et des services sociaux. Le ministère du Logement est également appelé à leur fixer un quota dans les projets en cours dans les nouvelles villes. Le président Sissi a en outre appelé le ministère de la Jeunesse à faciliter leur adhésion aux centres de jeunesse et aux clubs sportifs, tout en leur offrant des programmes d’activités destinés à améliorer leurs compétences physiques et sportives.
Et, pour une intégration concrète des handicapés dans la société, le président a chargé le ministère de la Main-d’oeuvre d’élaborer des programmes qui leur sont destinés pour acquérir les compétences nécessaires sur le marché du travail.
Deux initiatives ont été lancées. La première, baptisée « Accessibilité et vie indépendante », s’adresse aux banques et autres institutions, ainsi qu’aux organismes d’emploi pour autonomiser les handicapés. L’autre initiative est l’édition égyptienne de l’initiative « Best Buddies International » qui vise à casser leur isolement en développant des relations avec les personnes non handicapées en mesure de les intégrer à la société et au marché du travail.
Des décisions qui confirment l’intérêt particulier accordé à cette catégorie depuis plusieurs années, estime Khaled Hanafi, porte-parole du Conseil national pour les personnes ayant des besoins spéciaux. « C’est une catégorie qui était autrefois marginalisée et dépourvue de beaucoup de ses droits. Aujourd’hui, grâce aux mesures prises par les autorités et aux nouvelles législations, ils sont intégrés dans le système éducatif, ainsi que dans le marché du travail », salue Hanafi, soulignant l’importance de la loi sur les droits des handicapés promulguée en 2018. Une loi « intégrale », qui, selon lui, « leur garantit la protection nécessaire à tous les niveaux ».
De son côté, Iman Karim, superviseure générale du Conseil national des personnes handicapées, rappelle que l’Etat place cette catégorie au centre de ses intérêts, estimant que la somme de 1 milliard de L.E. destinée au Fonds de soutien constitue un soutien de poids aux handicapés. « Cette somme aidera à exécuter de nombreux projets et à achever ceux en cours pour inclure plus de personnes ayant des besoins spéciaux sous l’ombrelle de la protection sociale et économique », se félicite-t-elle, concluant que « les récentes décisions du président Sissi contribueront efficacement à faciliter leur vie quotidienne et leurs relations avec les autres membres de la société »,
Des mesures qui se succèdent
— Lancement en 2016 de l’initiative présidentielle « Intégration, autonomisation et participation ».
— 2018, l’année des personnes ayant des besoins spéciaux. L’Etat leur consacre un quota au parlement. Une nouvelle loi est promulguée leur garantissant une protection juridique, sociale, économique et assurant leur intégration dans les écoles, les universités et le marché du travail.
— Création du Conseil national des personnes dotées d’une forte volonté en vertu du décret présidentiel n°11 pour l’année 2019 dans le but de promouvoir, développer, protéger et sensibiliser aux droits de cette catégorie stipulés à la Constitution de 2014. Le conseil se charge d’élaborer la stratégie de l’Etat pour l’intégration et l’autonomisation de ces personnes.
— Lancement d’une stratégie pour l’intégration des personnes souffrant d’un handicap à toutes les écoles, alors qu’auparavant elles n’étaient admises que dans des établissements spéciaux.
— Quota pour la représentation parlementaire deshandicapés.
— Signature d’un protocole par le ministère des Télécommunications pour la création d’un centre régional de communication et de technologie informatique pour les handicapés.
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