Des milliers ont assisté à une conférence populaire à Béheira, tenue pour connaître les attentes des citoyens du Dialogue national.
« Le Dialogue national vise à s’entendre et à échanger les points de vue sur toutes les questions. Nous pouvons avoir des avis différents, mais il ne faut pas que cette divergence se transforme en différend », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi, le 23 octobre. « Ce dialogue fait partie de l’engagement de l’Etat et du peuple à oeuvrer ensemble pour poursuivre la réforme entamée », a-t-il ajouté. Des déclarations qui traduisent l’enjeu de ce premier dialogue dont les préparatifs se sont intensifiés ces dernières semaines en vue de son lancement officiel. Le conseil des curateurs du dialogue multiplie les réunions pour achever l’agenda de travail au niveau de trois axes: politique, économique et social qui seront discutés par l’ensemble des forces politiques, à l’exception de celles impliquées dans la violence. A l’appel du président le 26 avril dernier, le dialogue vise à discuter des défis qu’affronte le pays et les moyens de les surmonter.
Jusqu’à présent, 11 réunions préparatoires ont été tenues pour achever les procédures organisationnelles avant le début du dialogue. Il s’agissait, entre autres, de s’entendre sur la sélection des rapporteurs et rapporteurs adjoints pour les trois axes de discussion, les propositions présentées au secrétariat technique et la sélection des thèmes et des noms des participants aux séances du dialogue. Des tâches « compliquées et ardues qui touchent à leur fin », selon Diaa Rashwan, coordinateur général du Dialogue national. « Il a fallu beaucoup de temps pour pouvoir aboutir à des idées précises en mesure d’atteindre les priorités de l’action nationale à la lumière des propositions et des plans exécutifs à adopter à l’avenir, en plus des amendements législatifs », a détaillé Rashwan.
Questions de procédure
Sur les mesures organisationnelles, il a indiqué que le conseil des curateurs a décidé préliminairement de consacrer un jour à la discussion de chaque axe. « Les ordres du jour de chaque comité du Dialogue national sont en cours d’établissement conformément aux plans de travail soumis par les comités économique, politique et social, et les intervenants sont en train d’être sélectionnés », a-t-il ajouté, indiquant qu’ils sont choisis parmi les représentants des partis politiques, de la société civile, des politiciens, des intellectuels, des personnalités publiques et organisations des droits de l’homme, des syndicats, des centres de recherche et des universités. Pour sa part, Gamal Al-Keshki, journaliste et membre du conseil des curateurs du Dialogue national, indique qu’il ne reste qu’environ trois ou quatre sessions de procédures avant le lancement du dialogue. « Il existe de nombreux dossiers et des dizaines de participants. Les divisions que le conseil des curateurs cherche à aplanir portent sur les priorités des dossiers et des thèmes à aborder. Affaire qui devra être minutieusement définie pour pouvoir parvenir enfin à des résultats à la hauteur des attentes de la rue comme de la classe politique de ce Dialogue national et reflétant leurs aspirations à tous les niveaux », indique Al-Keshki.
C’est pourquoi qu’en parallèle au travail organisationnel, des conférences publiques ont été organisées cette semaine dans plusieurs gouvernorats pour explorer les visions des citoyens sur les priorités de l’agenda du Dialogue national. La crise économique, la hausse des prix, l’importance des projets nationaux pour créer des emplois aux jeunes, la réforme des municipalités et l’amélioration des services sanitaires et éducatifs ont été des préoccupations parmi d’autres exprimées par les citoyens lors de ces rencontres publiques organisées par le comité de coordination des jeunes des partis à Boulaq, Ismaïliya, Port-Saïd, Charqiya et Béheira. « Des rencontres qui permettent de savoir les revendications de la rue pour les inclure sur l’agenda du Dialogue national lancé principalement pour ouvrir des canaux de communication entre toutes les composantes de la société », comme l’estime la députée Racha Abou-Chakra. Le conseil des curateurs a par ailleurs remercié cette semaine le président pour les nouvelles listes de grâce présidentielle portant le nombre des détenus libérés à plus de 1 000, ce qui favorise un climat positif au Dialogue national.
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