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L’Egypte, terre d’accueil

May Al-Maghrabi , Mercredi, 10 août 2022

Neuf millions d’immigrants vivent en Egypte, selon un rapport de l’OMI. Un chiffre en hausse en raison de l’instabilité régionale mais aussi de la politique d’accueil de l’Egypte.

L’Egypte, terre d’accueil
Les immigrants représentent 8,7  % de la population de l’Egypte.

L’organisation internationale pour les Migrations (OIM) a estimé le nombre d’immigrants résidant en Egypte à 9 millions de personnes provenant de 133 pays, selon un rapport publié dimanche 7 août. Le nombre de migrants en Egypte équivaut à 8,7% de la population totale du pays, a ajouté l’OIM, notant que les nationalités les plus nombreuses sont les Soudanais (4 millions), les Syriens (1,5 million), les Yéménites (1 million) et les Libyens (1 million). Ces quatre nationalités constituent 80% des migrants internationaux résidant actuellement dans le pays. « Il y a eu une augmentation notable du nombre de migrants depuis 2019 en raison de l’instabilité qui se prolonge dans les pays voisins de l’Egypte, ce qui a poussé des milliers de Soudanais, de Sud-Soudanais, de Syriens, d’Ethiopiens, d’Iraqiens et de Yéménites à chercher refuge en Egypte », souligne le rapport. L’analyse de l’OIM sur les migrants en Egypte a montré que l’âge moyen des immigrants est de 35 ans. 56% d’entre eux résident dans cinq gouvernorats, à savoir Le Caire, Guiza, Alexandrie, Damiette et Daqahliya.

L’étude de l’OIM a été entamée en octobre 2021 et s’est achevée en juin 2022. L’organisation a dit avoir utilisé plusieurs méthodes de recherche pour obtenir le nombre et le profil les plus précis des migrants en Egypte, notamment en menant des consultations avec les représentations diplomatiques de plus de 100 pays présents en Egypte.

Outre l’instabilité régionale, le rapport cite que l’attitude positive du gouvernement égyptien envers les migrants et les réfugiés peut être considérée comme un facteur d’attraction pour les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile. « L’Egypte a été généreuse en incluant ces personnes dans les systèmes éducatifs et de santé nationaux, les mettant à pied d’égalité avec les Egyptiens dans de nombreux cas, et ce, malgré les défis auxquels ces deux secteurs sont confrontés et les coûts économiques élevés », ajoute le rapport, citant l’exemple de l’’inclusion des migrants dans le plan national de vaccination contre le Covid-19.

« Un rapport qui vient crédibiliser la réussite de la stratégie nationale de l’Egypte de lutte contre la migration clandestine 2016-2026 qui, en revanche, ne ferme pas la porte aux immigrants touchés par les crises politiques et les guerres vu son engagement politique en tant que pays axial au niveau régional et international », comme l’estime Ghada Helmi, membre du Comité national interministériel de coordination de lutte contre les migrations illégales. Elle souligne que l’Egypte n’est pas un point de transit pour les migrants illégaux vers l’Europe, et que le président Abdel-Fattah Al-Sissi a affirmé à plusieurs reprises que le pays n’a pas de camps de réfugiés, décrivant les réfugiés hébergés en Egypte comme des « invités ». Selon l’experte, la réussite de la stratégie de l’Egypte relative à la lutte contre la migration clandestine est due à son caractère intégral incluant les volets sécuritaire, législatif, économique et social.

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