Les partis politiques se concertent sur l’agenda du dialogue national.
« L’Etat a invité toutes les forces et tous les courants politiques à participer au dialogue national à l’exception d’une seule faction qui a été exclue », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi, dimanche 3 juillet, lors de sa rencontre avec les journalistes en marge de l’inauguration de projets de transport. « Nous leur avons proposé une solution qui sortira le pays de la crise, à savoir organiser une élection présidentielle anticipée. Mais ils ont refusé et ont choisi la violence. Depuis, ils se sont séparés de l’Etat », a expliqué le président, rappelant la violence des Frères musulmans après leur chute le 3 juillet 2013, ce qui rend aujourd’hui leur inclusion à la vie politique impossible.
Le dialogue national a été proposé par le président Sissi le 26 avril dernier, lors de l’iftar de la famille égyptienne, pour tracer une nouvelle feuille de route politique et économique sur l’avenir de l’Egypte.
Le coup d’envoi du dialogue a été donné mardi avec la réunion du Conseil des curateurs. « Cette réunion marque le début du dialogue », a déclaré Diaa Rashwan, chef du syndicat des Journalistes et coordinateur général du dialogue. Et d’ajouter : « le dialogue se tiendra dans une atmosphère positive. La liberté d’expression est garantie, ainsi que la diversité politique ».
Le Conseil des curateurs est composé de 19 membres, il regroupe des personnalités de différentes tendances et de différentes générations: l’écrivain Mohamed Salmawy, le journaliste Emadeddine Hussein, membre du Conseil consultatif, l’économiste Gouda Abdel-Khaleq, ancien ministre de la Solidarité sociale, Maya Morsi, présidente du Conseil national de la femme, Fatma Khafaga, coordinatrice du Réseau arabe pour la société civile féminine, et l’avocat des droits de l’homme Néguad Al-Borai. Des figures de proue de l’opposition et de la révolution ont annoncé avoir accepté l’invitation de participer au dialogue dont le politologue Amr Hamzawi, qui réside à l’étranger, ainsi que le scientifique Essam Heggy, mais aussi Georges Ishaq, fondateur du mouvement Kéfaya qui a été le fer de lance de la Révolution de 2011. « Le lancement de ce dialogue témoigne d’une ouverture politique », a déclaré Hamzawi, affirmant qu’il sera au Caire la semaine prochaine pour prendre part au dialogue.
Tâche ardue
Pour que le dialogue ne se transforme pas en une série de discussions interminables sans déboucher sur des résultats concrets, il a été annoncé que les recommandations du dialogue nécessitant des modifications législatives seront transmises au Conseil des députés et celles nécessitant des mesures exécutives seront transmises au gouvernement. « Cette diversité était nécessaire pour enrichir le dialogue et sortir avec des résultats positifs », estime la députée Amira Saber, qui affirme toutefois que la tâche sera ardue. « Il ne sera pas facile de trouver un consensus sur tous les dossiers mais il faudra au moins trouver un terrain d’entente sur les dossiers politiques et économiques prioritaires. Pour réussir, les participants devront faire valoir les intérêts nationaux au détriment des intérêts partisans », souhaite la députée. L’agenda du dialogue sera rendu public la semaine prochaine.
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