Le prince Tamim reçu samedi 25 juin par le président Sissi au palais présidentiel d’Al-Ittihadiya.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, était en visite au Caire, vendredi 25 juin, sa première depuis la reprise des relations diplomatiques en janvier 2021 entre Le Caire et Doha suite à l’accord d’Al-Ola, qui a mis un terme à une rupture diplomatique de plus de 3 ans. Samedi, les deux dirigeants ont tenu une séance de négociations à huis clos au palais présidentiel d’Al-Ittihadiya, suivie d’une séance élargie à laquelle ont participé les délégations des deux pays. Selon le communiqué de la présidence, les pourparlers ont porté sur « les moyens de promouvoir les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays ». « Cette visite incarne le progrès tangible que connaissent les relations égypto-qataries », a affirmé le président Sissi à son hôte qatari. De son côté, cheikh Tamim a souligné l’importance qu’accorde son pays à la coopération bilatérale, louant le rôle axial de l’Egypte dans la région et ses initiatives en faveur de l’unité et de la sécurité arabes.
Relancer la paix
Les deux dirigeants ont discuté de l’évolution de la situation dans la région. Ils ont convenu de la nécessité pour les pays arabes « d’unir leurs forces pour faire face aux crises régionales ». Concernant les derniers développements en Palestine, l’émir du Qatar a salué les efforts égyptiens en cours pour reconstruire la bande de Gaza. Et les deux dirigeants ont été d’accord sur l’importance de relancer le processus de paix, afin de parvenir à une solution juste et globale qui garantit les droits légitimes du peuple palestinien. Les moyens de faire face aux répercussions négatives de la crise ukrainienne sur l’économie mondiale, ainsi que les perspectives de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ont été également examinés. Il a été convenu d’intensifier les efforts pour faire face à ce phénomène dans le cadre d’une stratégie intégrale incluant les dimensions idéologiques et sécuritaire. Par ailleurs, les deux parties ont évoqué le sommet qui réunira le mois prochain en Arabie saoudite les dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), d’Egypte, de Jordanie, d’Iraq et des Etats-Unis. Selon le politologue Tarek Fahmy, l’importance de cette visite de l’émir du Qatar est qu’elle est déterminante pour l’avenir des relations égypto-qataries. Ce sommet égypto-qatari est venu confirmer la volonté commune de relancer les relations entre les deux pays sur la base des intérêts réciproques et du respect de la souveraineté de chaque pays. « Ce rapprochement égypto-qatari est dans l’intérêt des deux pays. Il se reflétera positivement aussi sur le dossier palestinien, la Syrie, la Libye et le Yémen », affirme Fahmy.
Au niveau régional, la visite de l’émir du Qatar s’inscrit dans le cadre des concertations menées par Le Caire avec les pays arabes, dont l’Arabie saoudite, la Jordanie et d’autres pays, à l’approche du sommet de Djeddah qui réunira le président Joe Biden et des dirigeants arabes. « Pour Le Caire, le Qatar est un pays qui a son influence au sein du CCG. Si Washington veut proposer sa vision sur la sécurité au Proche- Orient, les pays arabes doivent formuler leur propre vision sur cette sécurité », conclut le politologue.
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