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Relever les défis régionaux

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 27 avril 2022

Le conflit israélo-palestinien et la guerre en Ukraine ont été au centre d’un sommet au Caire entre les dirigeants d’Egypte, de Jordanie et des Emirats arabes unis. Objectif : consolider la sécurité régionale.

Relever les défis régionaux
Les trois dirigeants arabes ont discuté des moyens de mettre fin à la tension à Jérusalem.

Un sommet tripartite a réuni, le 24 avril au Caire, le président Abdel-Fattah Al- Sissi, le roi Abdallah II de Jordanie et le cheikh Mohamad Bin Zayed Al Nahyane, prince héritier d’Abu- Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées des Emirats arabes unis. Les pourparlers ont porté sur la coopération entre les trois pays. Il a été convenu de poursuivre les concertations sur les questions d’intérêt mutuel, dans le but d’unifier l’action arabe commune et de préserver la sécurité nationale arabe. Les derniers développements dans la région ont été examinés, en particulier les troubles en Palestine. Dans un communiqué conjoint, les trois dirigeants ont souligné l’importance de poursuivre les efforts pour rétablir le calme à Jérusalem et arrêter les mesures israéliennes qui sapent la solution des deux Etats. Ils ont en outre souligné la nécessité de « trouver un horizon politique pour reprendre des négociations sérieuses et efficaces et régler le conflit israélopalestinien conformément au droit international ». Dans le même contexte, les dirigeants ont souligné le respect de la tutelle hachémite sur les lieux saints, islamiques et chrétiens, à Jérusalem. Concernant les dossiers internationaux, les trois leaders ont évoqué la crise russo-ukrainienne et ses répercussions sur la région.

Ils ont échangé les points de vue sur le rôle du monde arabe dans le règlement du conflit par le biais du Comité de liaison de la Ligue arabe récemment formé. Ils ont également souligné la nécessité de donner la priorité au dialogue et aux solutions diplomatiques de manière à préserver la sécurité et la stabilité internationales et à éviter l’aggravation de la crise.

Il a été convenu de promouvoir la coopération trilatérale à la lumière des défis auxquels la région est confrontée. Le président Sissi a exhorté ses homologues à aller vers les horizons plus larges d’un partenariat stratégique. Une importante coordination Ce sommet s’inscrit dans le cadre de la coordination entre les trois pays, affirme la spécialiste des relations internationales à l’Université du Caire Mona Salman, qui explique que « ce n’est pas le premier sommet du genre.

Il s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres successives qui ont pour objectif de renforcer les liens trilatéraux et de préserver la sécurité et la stabilité dans la région actuellement confrontée aux répercussions économiques de la guerre en Ukraine ». Elle ajoute : « Les trois pays arabes entretiennent de bonnes relations avec Israël. Ils peuvent jouer un rôle pour mettre fin à la crise entre Israéliens et Palestiniens qui traverse en ce moment une phase critique ».

Poursuivant cette analyse, le professeur en sciences politiques à l’Université du Caire Tarek Fahmy explique que le sommet a pour objectif de soutenir l’autorité de la Jordanie sur les lieux saints islamiques et chrétiens et de transmettre plusieurs messages. « Le premier est adressé à l’Administration américaine. Il revient à souligner la capacité des parties arabes à traiter directement avec Israël, sans l’intermédiaire des Etats-Unis qui ont envoyé une délégation faible et inexpérimentée au Moyen-Orient. Un autre message est adressé à la Turquie et souligne l’importante présence arabe dans le règlement du dossier de Jérusalem. La Turquie a une présence importante dans la ville de Jérusalem et cherche à mettre à profit cette présence aux niveaux régional et international », explique Fahmy qui prévoit la tenue d’une nouvelle réunion semblable au sommet du Néguev, rassemblant les pays arabes, la Palestine et Israël pour tenter de mettre fin à l’escalade à Jérusalem. « Les pays arabes peuvent rassembler sur la même table de négociation le premier ministre israélien, Naftali Bennett, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour tenter de parvenir à une entente, surtout que Tel-Aviv craint l’effondrement de la coalition au pouvoir au cours des deux prochaines semaines », conclut Fahmy.

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