Les quatre dirigeants se sont accordés à promouvoir la coopération dans tous les domaines.
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a rencontré, le 25 mars à Aqaba, le roi Abdallah II de Jordanie, le prince héritier d’Abu-Dhabi, le cheikh Mohamad Bin Zayed Al Nahyan, et le premier ministre iraqien, Moustafa Al-Kadhimi. Au cours de leur rencontre, les quatre dirigeants ont échangé les vues sur la situation politique et économique dans la région et dans le monde. Ils ont notamment discuté des moyens de faire face aux répercussions de la guerre russo-ukrainienne sur la sécurité alimentaire, l’énergie et le commerce de manière à préserver la stabilité et la sécurité régionales. Ils ont convenu de promouvoir les liens de coopération entre les quatre pays dans tous les domaines, a affirmé le porte-parole de la présidence, Bassam Rady.
Il s’agit du deuxième sommet du genre organisé par la Jordanie. Le premier s’était tenu en juin dernier à Amman entre les dirigeants égyptien, jordanien et iraqien. Comme l’explique Mona Salman, chercheuse spécialiste des relations internationales à l’Université du Caire, le moment de ce sommet a une grande importance. « Avec le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, le monde est divisé en deux camps. D’un côté, les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon, de l’autre, la Russie et la Chine. Il est donc urgent pour les pays arabes de s’unir pour préserver leurs intérêts », affirme Salman. Et d’ajouter : « La réunion a pour principal but de renforcer l’action arabe commune pour atténuer l’impact de la crise économique dans des secteurs comme la sécurité alimentaire et l’énergie ». Elle explique que la crise russo-ukrainienne a provoqué une flambée des prix sur les marchés internationaux et donné lieu à des pressions inflationnistes dans le monde entier, y compris le Moyen-Orient. Les pays arabes ont les capacités et les ressources naturelles qui leur permettent, en cas d’union, de réduire leur dépendance par rapport aux pays occidentaux. L’Egypte et la Jordanie sont notamment des pays exportateurs de gaz naturel et les Emirats sont exportateurs d’énergie. « Il y a une réelle volonté de réaliser l’intégration arabe et de former une force arabe commune », ajoute Salman.
La sécurité régionale, une priorité
L’expert des relations internationales au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, Ahmad Sayed Ahmad, explique que ce sommet quadripartite s’inscrit dans le cadre de l’alliance tripartite égypto-iraqo-jordanienne, mais cette fois-ci, les Emirats ont rejoint la réunion. Cette alliance tripartite, à laquelle d’autres pays peuvent se joindre, « représente le noyau d’une coopération arabe plus globale ».
Sur le volet politique, il explique que le contexte actuel dans la région nécessite une coordination arabe, car il faut faire face aux défis et aux risques posés, notamment par l’Iran. « L’accord nucléaire pourrait être signé prochainement entre l’Iran et l’Occident. D’où la nécessité pour les pays arabes de s’unir pour faire barrage à toute expansion de l’Iran », conclut-il.
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