Al-Sissi et Kagame ont souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les pays du bassin du Nil pour faire face aux crises mondiales.
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu, le 26 mars, son homologue rwandais, Paul Kagame. Le chef de l’Etat a salué l’expérience du Rwanda dans le domaine du développement. Il a également réaffirmé l’attachement de l’Egypte à consolider la coopération stratégique avec le Rwanda dans les domaines économique, commercial, sécuritaire et militaire. L’Egypte souhaite tenir la réunion du comité conjoint égypto-rwandais dans les plus brefs délais, et renforcer les échanges de vues avec Kigali dans le cadre de l’Union Africaine (UA).
Pour sa part, Paul Kagame a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les pays africains pour faire face aux crises mondiales. « Il est impératif de définir de nouveaux domaines de coopération pour relever les défis », a-t-il affirmé.
La réunion des deux chefs d’Etat a aussi accordé une grande importance au dossier du barrage éthiopien de la Renaissance. Le président Sissi a réaffirmé la nécessité de parvenir à un accord juridique contraignant sur le barrage, soulignant l’importance de la coopération entre les pays du bassin du Nil. Le président a également souligné le rejet par l’Egypte de toutes les mesures unilatérales susceptibles de porter atteinte aux intérêts des peuples qui dépendent de ce fleuve comme source unique de vie et de développement.
Les deux leaders ont assisté à la signature d’un certain nombre de mémorandums d’entente dans les domaines de la technologie de l’information, de la poste, de la diplomatie, du sport, de la jeunesse et des musées. « Les accords de coopération signés aujourd’hui sont basés sur des relations de longue date et la coopération dans plusieurs domaines entre l’Egypte et le Rwanda », a affirmé Kagame.
Un rapprochement indispensable
Soulignant l’importance de cette visite, l’ancien diplomate Salah Halima affirme qu’elle s’inscrit dans le cadre du développement des relations égypto-africaines. « La visite du président de ce pays qui fait partie du bassin du Nil a pour but de discuter des défis communs », explique Halima, ajoutant que l’entente entre les deux pays sur des questions comme la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la croissance des investissements et les échanges commerciaux est indispensable. « Il est d’une grande importance pour l’Egypte d’échanger les expertises dans divers domaines avec un pays comme le Rwanda, qui a réalisé des progrès spectaculaires en matière de développement depuis le génocide et la guerre civile de 1994 ».
Pour sa part, Amira Abdel-Halim, spécialiste des affaires africaines au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, explique que le Rwanda peut jouer un rôle important au sein de l’UA en faveur de la position égyptienne sur le barrage de la Renaissance. « Lors de sa présidence de l’UA en 2018, le Rwanda avait pu s’imposer comme l’un des pays qui ont une vision positive vis-à-vis des problèmes de l’UA. Sa voix est très influente au sein de l’union, et peut aider à former un lobby africain favorable à l’Egypte », conclut-elle.
Lien court: