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Egypte-Tadjikistan : Un partenariat qui se confirme

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 16 mars 2022

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu, le 10 mars, le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon. Plusieurs mémorandums d’entente entre les deux pays ont été signés.

Egypte-Tadjikistan  : Un partenariat qui se confirme
Les présidents égyptien et tadjik ont convenu de renforcer la coopération entre les deux pays à différents niveaux.

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu en cérémonie officielle au palais présidentiel d’Al-Ittihadiya son homologue tadjik, Emomali Rahmon, arrivé au Caire le 10 mars. Au cours des entretiens échangés entre les deux chefs d’Etat, le président Sissi a loué les liens culturels et historiques reliant les deux pays, soulignant l’intérêt de l’Egypte à développer et approfondir les relations bilatérales avec le Tadjikistan, ainsi qu’à échanger les expériences mutuelles dans les divers domaines pour atteindre l’intérêt commun des deux pays. Pour sa part, Rahmon a salué les relations bilatérales distinguées avec l’Egypte, soulignant l’intérêt du Tadjikistan à bénéficier des projets nationaux géants et de l’expérience de développement pionnière que connaît l’Egypte.

C’est dans ce cadre que MM. Sissi et Rahmon ont examiné les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines, notamment ceux de la métallurgie, de l’agriculture, des ressources en eau, du tourisme et de la santé. Dans le domaine économique, le président Abdel-Fattah Al-Sissi, et son homologue tadjik, Emomali Rahmon, ont convenu de l’importance d’investir tous les potentiels de l’Egypte et du Tadjikistan pour renforcer la coopération économique bilatérale et les échanges commerciaux entre les deux pays.

Dans le cadre de la crise russo-ukrainienne, les deux chefs d’Etat ont également discuté de la nécessité de renforcer la coordination dans le domaine de la sécurité, du renseignement et de l’échange d’informations et d’expériences, surtout en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, l’idéologie extrémiste et le crime organisé.

En marge de cette rencontre, les deux leaders ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d’entente entre l’Egypte et le Tadjikistan dans les domaines de l’agriculture, de la jeunesse et du sport et de l’enseignement supérieur, ainsi qu’un accord d’amitié entre le gouvernorat du Sud-Sinaï et la région de Khatlon au Tadjikistan, en plus d’un protocole d’accord entre l’Autorité générale des livres et des documents nationaux et la Bibliothèque nationale du Tadjikistan.

Coopération dans la lutte antiterroriste

Pour le spécialiste des affaires asiatiques au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, Ahmed Kandil, cette visite est d’autant plus importante dans le domaine de la coordination bilatérale avec le Tadjikistan en termes de sécurité. «  Avec le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, le danger de la propagation des groupes djihadistes commence à apparaître à travers les pays environnants comme la Tchétchénie et l’Afghanistan. Il est donc important d’approfondir la coopération, de coordonner en termes d’échange d’informations et d’expériences entre l’Egypte, qui possède une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme et qui veut éviter à tout prix une nouvelle propagation des groupes terroristes, et ce pays de l’Asie centrale et frontalier d’Afghanistan, qui redoute de son côté l’infiltration des Talibans sur son territoire », précise-t-il. Kandil explique que « l’on risque de voir une recrudescence de l’action des mouvements djihadistes qui profitent de l’état de chaos découlant du retrait des troupes américaines des territoires afghans ». Selon lui, ces groupes tentent de se renforcer et de se propager sur les territoires voisins, notamment au Tadjikistan, un pays qui a toujours offert un asile aux figures de l’opposition afghane et qui peut donc devenir leur première cible. D’où la nécessité de coordonner avec l’Egypte qui a une grande expérience.

Sur un autre volet, le spécialiste explique aussi que la coopération dans le domaine culturel relève également d’une grande importance, surtout que l’Egypte reçoit annuellement des dizaines d’étudiants provenant de ce pays sunnite pour étudier à Al-Azhar. « Ce pays peut représenter dans l’avenir une portière de création de liens arabo-persiques. A rappeler qu’il s’agit de l’un des trois pays au monde parlant la langue perse », ajoute l’analyste.

Par ailleurs, le professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, Hassan Salama, explique que la coopération économique, notamment dans le domaine de l’énergie, relève également d’une grande importance. Le Tadjikistan est le deuxième pays après le Golfe à avoir des réserves de pétrole et de gaz, il renferme 80 % des ressources en eau d’Asie centrale et possède une grande expérience dans la production d’électricité à partir de barrages. Une occasion pour les deux pays de s’ouvrir en termes de coopération dans ce domaine, surtout dans le cadre de l’accueil de l’Egypte de la COP27, et surtout d’encourager l’échange des investissements communs entre les deux pays, conclut Salama.

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