Les discussions entre le président Sissi et son homologue djiboutien ont porté sur le partenariat stratégique entre les deux pays.
A son arrivée en Egypte le 6 février, le président de la République de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, a été reçu par le président Abdel-Fattah Al-Sissi à l’aéroport du Caire. Le lendemain, les deux chefs d’Etat ont tenu des entretiens sur plusieurs questions régionales et africaines. La visite de Omar Guelleh met en relief l’importance des relations égypto-djiboutiennes. Les relations entre Le Caire et Mogadiscio ont connu dernièrement un élan. Les deux pays sont désormais liés par un partenariat stratégique. Ce rapprochement s’est concrétisé avec la visite historique du président Abdel-Fattah Al-Sissi à Djibouti en mai 2021, la première d’un président égyptien à Djibouti. La visite du président djiboutien en Egypte coïncide avec la 35e session du sommet africain et intervient peu avant le sommet arabe prévu en avril prochain.
L’Egypte et Djibouti ont signé trois protocoles d’entente. Le premier porte sur la création d’un mécanisme de concertation politique entre les deux ministères des Affaires étrangères, le deuxième sur la création d’une zone logistique égyptienne à Djibouti et enfin un protocole d’entente dans le domaine de l’énergie et des ressources renouvelables.
La question du barrage
Pour l’Egypte, cette visite relève d’une grande importance, car ce pays de la Corne de l’Afrique soutient la cause égyptienne dans le dossier du barrage de la Renaissance et peut jouer un rôle effectif de pression dans cette question.
L’Egypte est en désaccord avec l’Ethiopie au sujet de la construction du barrage éthiopien de la Renaissance sur le Nil bleu. Le Caire craint que la construction de ce barrage n’affecte son approvisionnement en eau. Près de dix ans de négociations avec l’Ethiopie n’ont pas permis de régler le problème.
L’Egypte souhaite un accord contraignant avec Addis-Abeba au sujet des eaux du Nil. Djibouti est un pays stratégique. Il faut savoir que 80% du commerce éthiopien passe par le territoire djiboutien et joue ainsi un rôle très important dans la Zone de libre-échange africaine. Tarek Fahmi, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire, explique que 4 principaux dossiers renforcent les relations égypto-djiboutiennes, à savoir la sécurité de la Corne de l’Afrique, la stabilité en Afrique de l’Est, la coopération dans la sécurité de la mer Rouge et du détroit de Bab Al-Mandab, ainsi que la définition des priorités et des fondements du partenariat égypto-djiboutien. « La visite de Omar Guelleh a une importance stratégique, car Djibouti représente un point d’appui dans la région de la mer Rouge. Il s’agit donc d’un pays qui joue un rôle stratégique pour la sécurité et la stabilité de la navigation maritime, surtout qu’il y a placé plusieurs bases militaires appartenant à plusieurs pays », affirme Fahmi.
Et de conclure : « Ce rapprochement est lié à la sécurité nationale égyptienne. La situation qui s’enflamme au Yémen, une région surplombant le détroit de Bab Al-Mandab, fait que le soutien sécuritaire et en matière de développement à Djibouti est une question importante et stratégique pour l’Egypte, car tout effet négatif sur Djibouti se répercutera nécessairement sur cette région stratégique, qui peut affecter le mouvement de la navigation dans la mer Rouge, le Canal de Suez et la Méditerranée » .
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