L’occupation du Golan syrien par Israël constitue un obstacle à la réalisation d’une paix juste et globale.
Un nouveau succès de la diplomatie égyptienne a été annoncé le 1er décembre, avec l’adoption par les Nations-Unies de deux projets de résolutions sur Jérusalem et le Golan syrien.
L’ambassadeur Oussama Abdel-Khaleq, représentant permanent de l’Egypte auprès des Nations-Unies, a déclaré devant l’Assemblé générale que la première étape pour arrêter la spirale descendante au Moyen-Orient est de mettre fin à l’occupation de tous les territoires arabes occupés le 5 juin 1967, en particulier les territoires palestiniens et syriens.
Adopté avec la majorité de 129 voix pour, 11 voix contre et 31 abstentions, le projet de résolution sur Jérusalem appelle à nouveau à ce qu’une paix globale, juste et durable soit instaurée sans délai au Moyen-Orient sur la base des résolutions pertinentes de l’Onu, notamment la résolution 2 334 (2016) du Conseil de sécurité. Celle-ci stipule de rejeter toute modification des frontières de 1967, y compris à Jérusalem, à l’exception de ce qui est convenu entre les deux parties par le biais de négociations.
Le projet de résolution rejette l’expansion des colonies israéliennes, la démolition d’installations et de maisons palestiniennes, l’expulsion de familles palestiniennes et les fouilles israéliennes dans et autour des lieux saints. Il affirme également que toute mesure prise pour modifier le caractère de la ville est nulle et non avenue et exige sa cessation, ainsi que la nécessité de préserver le statut historique et juridique de la ville. Egalement, en termes de cette résolution, toutes les parties sont appelées à oeuvrer conjointement à apaiser les tensions et à mettre fin aux actes de provocation, tout en assurant la liberté de religion et l’accès libre aux lieux saints.
De même, l’adoption de la résolution sur les hauteurs du Golan syrien, occupé depuis 1967, a été approuvée par 94 pays, 8 voix contre, dont les Etats-Unis et Israël, et 69 abstentions. La résolution affirme que « la décision d’Israël d’imposer ses lois et son administration au Golan syrien occupé est nulle et non avenue et n’a aucune légitimité ».
Cette résolution, comme l’affirme Abdel-Khaleq, comprend la confirmation de la résolution du Conseil de sécurité n°497 de 1981, des principes du droit international et de la Charte des Nations-Unies.
Elle rejette l’installation de colonies et le changement de la nature démographique du Golan syrien occupé et affirme que « la poursuite de l’occupation du Golan syrien par Israël constitue un obstacle à la réalisation d’une paix juste, globale et durable dans la région », appelant Israël à reprendre les pourparlers de paix dans le but de se retirer du Golan syrien occupé pour les frontières du 4 juin 1967, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Une sonnette d’alarme
Dans son intervention, Abdel-Khaleq a appelé la communauté internationale à prendre une position décisive en faveur du respect du droit international et des résolutions, dont les plus importantes sont les résolutions des Nations-Unies qui réaffirment l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force.
Il a en outre rappelé le rôle de l’Egypte dans l’instauration d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza en mai. « La situation peut exploser à nouveau », a-t-il averti, soulignant la nécessité de relancer les négociations de paix pour reconstruire la confiance entre les deux parties.
Revenant sur l’importance de ces résolutions, Abou-Bakr Al-Dessouqi, conseiller de la rédaction de la revue Al-Siyassa Al-Dawliya, explique que cela représente un succès à la fois à la diplomatie égyptienne et à la cause palestinienne.
« Il s’agit d’une sonnette d’alarme qui remet la question palestinienne et le problème du Golan syrien sur le devant de la scène de la communauté internationale qui reconnaît à majorité des voix les droits de ces deux peuples. Il s’agit de même d’un refus des actes de colonisation israéliens à Jérusalem et au Golan ».
Et de conclure: « Nous sommes malheureusement conscients qu’Israël ne respecte pas ces décisions, mais ce n’est sûrement pas une raison de baisser nos bras sur des droits non négociables. Israël, qui exprime aujourd’hui une grande colère avec l’adoption de ces résolutions, se trouvera un jour obligé à les prendre en considération ».
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