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Visions communes

May Al-Maghrabi, Mardi, 27 avril 2021

En visite éclair en Egypte, le prince héritier d’Abu-Dhabi a évoqué, samedi, avec le président Sissi la coopération bilatérale, le barrage éthiopien de la Renaissance et les dossiers régionaux.

Visions communes

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a accueilli, samedi 24 avril, à l’aéroport du Caire, cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abu-Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées des Emirats arabes unis. Les deux dirigeants ont tenu ensuite une séance de négociations au palais présidentiel d’Ittihadiya.

Selon le porte-parole de la présidence, Bassam Rady, les discussions ont porté sur les perspectives de coopération entre l’Egypte et les Emirats arabes unis. Les deux dirigeants ont exprimé leur satisfaction du niveau de coopération, soulignant l’importance de la renforcer, notamment dans les domaines économique et d’investissement. A noter que les Emirats arabes unis sont la première destination des exportations égyptiennes et aussi le premier investisseur étranger direct en Egypte avec des investissements de l’ordre de 15 milliards de dollars. Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés au cours de l’année 2020 à 4,3 milliards de dollars, contre 3,8 milliards de dollars en 2019. L’Egypte est le sixième partenaire commercial arabe des Emirats arabes unis et le 21e partenaire mondial. C’est dans ce contexte que le président Sissi a exprimé la volonté de l’Egypte de renforcer la coopération avec les Emirats arabes unis dans divers domaines et a souligné l’importance de consolider « l’alliance stratégique entre les deux pays ». Pour sa part, Bin Zayed a indiqué que sa visite s’inscrit dans le cadre des relations étroites entre les deux pays. « Elle vise à propulser la coopération bilatérale dans tous les domaines », a-t-il souligné, saluant le développement des relations égypto-émiraties dans les domaines politique, économique, sécuritaire, militaire ainsi que la croissance remarquable du commerce et des investissements entre les deux pays.

Convergence de vues

Au niveau politique, les discussions, qui ont reflété une convergence de vues entre les deux pays, ont abordé les dossiers régionaux d’intérêt commun ainsi que la crise du barrage de la Renaissance. Les deux dirigeants ont été d’accord sur la nécessité d’intensifier la coordination entre l’Egypte et les Emirats arabes unis, deux piliers de la sécurité arabe, et de faire face à l’ingérence étrangère dans les affaires souveraines des pays de la région, qui a attisé les conflits et les activités terroristes. A cet égard, le président Sissi a souligné « l’engagement de l’Egypte en faveur de la sécurité du Golfe et son rejet des tentatives visant à déstabiliser cette région », alors que Bin Zayed a souligné « l’intérêt accordé par son pays à la coordination avec l’Egypte en tant que pilier de la sécurité et de la stabilité dans la région ». Les deux dirigeants ont évoqué les efforts bilatéraux visant à trouver un règlement politique aux crises dont souffrent certains pays de la région.

Cette visite éclair est révélatrice de la solidité des relations égypto-émiraties. Elle vient couper l’herbe sous les pieds de ceux qui tentent d’envenimer les relations entre les deux pays sur fond de la crise du barrage de la Renaissance, estime l’ancien diplomate Mohamad Al-Orabi. « Les Frères musulmans et les pays hostiles à l’Egypte qui les soutiennent ont tenté ces dernières semaines de nuire aux relations entre les deux pays en prétendant que les Emirats arabes unis financent la construction du barrage éthiopien. D’où l’importance de cette visite qui a témoigné d’une convergence de vues sur tous les dossiers y compris celui du barrage. Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont des investissements en Ethiopie. Il s’agit d’une carte de pression que ces deux pays alliés de l’Egypte peuvent utiliser contre l’Ethiopie dans le dossier du barrage », explique Al-Orabi, soulignant que les relations égypto-émiraties sont basées sur un partenariat stratégique visant à réaliser les intérêts des deux pays et à faire face aux défis régionaux. « D’où l’importance de la coordination égypto-émiratie dans un contexte régional crispé, que ce soit en Syrie, en Libye ou au Yémen », pense le diplomate, rappelant que les deux pays partagent aussi la même approche sur la lutte contre le terrorisme.

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