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La justice africaine face aux défis d’avenir

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 23 février 2021

Réunis virtuellement au Caire le 20 février, les présidents africains des Cours constitutionnels et des Cours suprêmes ont évoqué la numérisation du système judiciaire et le rôle de la justice africaine dans la lutte contre le terrorisme. Bilan

La justice africaine face aux défis d’avenir
Les participants ont convenu de la nécessité de renforcer leur coopération pour faire face aux défis. (Photo : Mohamad Maher)

C’est à l’invitation de l’Egypte et sous les auspices du président Abdel-Fattah Al-Sissi que les présidents des Conseils constitutionnels et des Cours suprêmes de 40 pays africains ont pris part, le 20 février, à une réunion virtuelle par vidéoconférence pour préparer leur 5e réunion de haut niveau prévue en juin 2021. Celle-ci devrait avoir pour thème « La justice électronique en Afrique sous le Covid-19 ». Dans son allocution devant la réunion, le président Sissi a appelé les participants à « discuter des moyens de faire face aux défis auxquels le continent africain est confronté, et à travailler conjointement pour établir des bases constitutionnelles communes soutenant cette approche ». Le chef de l’Etat a souligné que toutes les Constitutions devraient être révisées et mises à jour pour être en phase avec les défis dans un monde en développement rapide. « Une réflexion collective sur la manière de relever les défis de la pandémie de coronavirus aux niveaux juridique et constitutionnel est désormais nécessaire », a affirmé le président. Et d’ajouter : « D’autres défis, dont notamment la coopération en matière de lutte contre le terrorisme qui entrave la stabilité et le processus de développement, nécessitent également votre contribution à travers les mécanismes du droit constitutionnel, pour éliminer ce danger imminent, surtout dans le cadre des efforts déployés pour faire de l’Afrique un grand continent harmonieux et uni ». Le président Sissi a insisté sur l’importance pour les pays africains d’accélérer la transformation numérique, de réhabiliter les systèmes de santé et d’achever le transfert vers l’économie verte. Il a également invité les participants à bénéficier de la plateforme numérique judiciaire lancée lors des réunions précédentes.

La rencontre a abordé un certain nombre de questions qui se rapportent aux défis auxquels le système judiciaire africain est confronté depuis le début de la pandémie de coronavirus (voir Entretien). Le conseiller Adel Chérif, vice-président de la Cour suprême constitutionnelle et secrétaire général de la réunion du Caire, déclare : « L’intérêt qu’accorde l’Egypte à cette rencontre émane de sa volonté de renforcer la coopération judiciaire avec les pays africains, entamée en 2017 ». Selon le conseiller Abdel-Wahab Abdel-Razeq, président du Sénat égyptien, cette coopération a confirmé le grand consensus entre les juges africains dans les questions d’intérêt commun d’une manière qui contribue au développement des peuples et au soutien des institutions étatiques.

La transformation numérique

Dans leur déclaration finale, les participants ont convenu de la nécessité de renforcer leur coopération pour relever les défis et soutenir les efforts des gouvernements pour instaurer un système de justice électronique efficace. A cet égard, il a été décidé de considérer « la justice électronique et la transformation numérique » comme l’un des principaux axes de la cinquième réunion de haut niveau au Caire. La réunion a salué le rôle actif des juges africains, femmes et hommes, dans la réalisation de la justice à la lumière de la pandémie de coronavirus, et leur engagement à faire respecter les valeurs et les traditions judiciaires, en toutes circonstances. La lutte contre le terrorisme s’impose aussi comme l’un des axes principaux de la cinquième réunion prévue en juin prochain. Celle-ci devrait discuter le rôle crucial des organes judiciaires africains dans la lutte contre le terrorisme et ses effets néfastes sur la démocratie et la sécurité des citoyens du continent.

Des axes importants qui feront l’objet d’un échange d’expertises entre les pays africains. D’ici le mois de juin, les pays participants pourront élaborer des propositions supplémentaires et de nouveaux sujets de discussion qui peuvent s’ajouter à l’agenda de la prochaine rencontre.

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