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Education et Covid-19 : Le juste équilibre

May Al-Maghrabi, Mardi, 16 février 2021

Le gouvernement a annoncé son plan pour le deuxième semestre dans les écoles et les universités. Le système hybride reste en vigueur.

Education et Covid-19 : Le juste équilibre
Le ministre de l’Education a détaillé dimanche, lors d’une conférence de presse, les mesures prévues pour la reprise des cours et la tenue des examens.

Donner aux parents d’élèves le choix entre un système présentiel ou et un système à distance. Telles étaient les directives du président Abdel-Fattah Al-Sissi, dimanche 14 février, à l’issue de sa réunion avec le premier ministre, Moustapha Madbouli, et le ministre de l’Education et de l'Enseignement technique, Tareq Chawqi, afin de décider de la reprise des cours dans les écoles et les universités et de la tenue des examens dans le contexte de la situation pandémique actuelle. Avec le début de la deuxième vague de coronavirus, l’Egypte avait reporté les examens du premier trimestre dans les écoles et les universités. « Le président a ordonné de mettre en place des mesures préventives très strictes pour le retour des écoles et de donner aux parents le choix entre le système présentiel et celui à distance via les plateformes numériques », a rapporté le porte-parole de la présidence, Bassam Radi, dans un communiqué. De son côté, Tareq Chawqi a affirmé que l’Egypte est l’un des pays qui ont le mieux géré la question des cours scolaires dans le contexte du coronavirus. « Le président Sissi tient à la poursuite des cours pour ne pas faire perdre aux élèves une année et il tient aussi à leur santé », a déclaré Chawqi.

Quant aux universités où les études reprendront le 27 février, le ministre de l’Enseignement supérieur, Khaled Abdel-Ghaffar, a déclaré que le système hybride appliqué depuis le début de l’année continuerait et que les examens auraient lieu en présentiel en respectant les mesures de prévention nécessaires. Dans les facultés « théoriques », la présence sera de deux jours alors que dans les facultés pratiques, elle sera de quatre jours. « Ce système, ralliant l’enseignement conventionnel et celui à distance dans le cadre d’un plan de cohabitation avec le Covid-19, fonctionne bien, et les étudiants n’ont éprouvé aucune difficulté d’autant plus que leur nombre permet la tenue des examens avec le minimum de risque pandémique », a déclaré Hossam Abdel-Ghaffar, porte-parole du ministère.

Le gouvernement était confronté à un dilemme. Faut-il ou non autoriser le retour des 23 millions d’élèves et des 3 millions d’étudiants dans leurs établissements, alors que la situation pandémique est critique ? La ministre de la Santé a annoncé cette semaine que la courbe d’infection devrait monter au mois d’avril. Plusieurs hashtags avaient été lancés par les parents d’élèves sur les réseaux sociaux appelant le ministère à annuler les examens ou à les organiser en ligne. Dimanche, le ministre de l’Education a tenu une conférence de presse où il a parlé de la reprise des cours et de la tenue des examens à la lumière des directives du président Sissi et des décisions du Comité suprême de la gestion du coronavirus relevant du Conseil des ministres. Des mesures qui, selon le ministre, prennent en considération la situation pandémique tout en évitant une interruption de l’année scolaire. « A partir du 27 février, les examens du premier trimestre seront tenus en respectant les mesures préventives alors que les cours reprendront le 10 mars. Les parents sont libres de choisir entre le système présentiel et celui en ligne via les plateformes et les bibliothèques électroniques. S’ils optent pour la seconde solution, les parents devront donner leur accord par écrit », a souligné Chawqi.

Mesures innovantes

Pour les examens, le ministre a catégoriquement exclu le recours aux recherches comme outil d’évaluation comme l’année dernière. « Pour garantir une évaluation équitable et juste, des examens présentiels et électroniques seront organisés », a indiqué Chawqi. Et d’ajouter que l’Etat prendra des mesures strictes pour empêcher toute propagation du coronavirus parmi les élèves. Pour les parents qui refusent que leurs enfants passent les examens à l’école dans la situation pandémique actuelle, le ministre a indiqué qu’ils pourraient présenter une demande de report des examens jusqu’à l’année prochaine et cela ne sera pas considéré comme un redoublement.

Les systèmes d’examens varient selon l’année scolaire. Il n’y aura pas d’examens pour les élèves de la maternelle à la troisième primaire. Il n’y aura pas non plus de premier semestre pour les élèves des écoles publiques et privées dans les matières dont les notes ne sont pas rajoutées au pourcentage final, ni dans les matières imposées par le ministère de l’Education aux écoles internationales (arabe, religion et matières sociales). Les examens seront reportés à la fin de l’année.

Pour les élèves de la quatrième primaire et jusqu’à la deuxième secondaire, un nouveau système d’évaluation sera établi afin d’éviter l’encombrement dans les salles d’examen et garantir l’application des mesures de prévention, et ce, en coordination avec le ministère de la Santé, a annoncé Chawqi. Les élèves de la quatrième primaire et jusqu’à la deuxième préparatoire passeront, pour le premier semestre, un seul examen de trois heures regroupant toutes les matières. Il y aura 3 questions dans chaque matière. Au deuxième semestre, ils passeront des examens mensuels à l’école aux mois de mars, avril et mai. Le résultat final du deuxième semestre sera basé sur la moyenne des trois notes. Les élèves de la troisième préparatoire n’auront pas d’examens au premier semestre. Ils passeront des examens à la fin de l’année en juin, a indiqué le ministre sans préciser si ces examens porteront ou non sur les programmes des deux semestres. Les élèves de la première et deuxième secondaire passeront les examens du premier semestre sur tablettes à l’école. L’examen de fin d’année sera substitué par trois examens non présentiels qui seront effectués par les élèves à distance sur tablettes à la fin des mois de mars, avril et mai. Chaque examen portera sur le programme étudié au cours du mois. Enfin, il a été décidé que les examens de la troisième secondaire (Thanawiya Amma), soient tenus en juillet sur tablettes.

Réactions variées

Elèves, parents et experts sont divisés sur l’application de ces mesures. Sur les réseaux sociaux, les réactions des parents vont du sarcasme à la colère. « Pourquoi passer tous les examens en un seul jour, comment l’élève peut-il se concentrer ? C’est un examen ou un moyen de distraire l’élève ? N’était-il pas plus adéquat que les élèves passent les examens en ligne ? », se demande une mère de famille sur Facebook. D’autres saluent ces mesures. « Ce sont des décisions lucides et innovantes qui prennent en considération l’intérêt des élèves et leur santé. Personne ne sait quand cette situation pandémique se terminera, il n’est pas logique d’arrêter les cours, ni de les reporter sine die », pense Hassan Chéhata, pédagogue. Pour sa part, Dalia Al-Hazawi, fondatrice du groupe Facebook « La coalition des parents d’Egypte », qui regroupe plus de 5 000 membres, dit qu’elle a recueilli sur le groupe des réactions positives. « L’idée d’un seul examen dans toutes les matières est idéale pour un grand nombre d’élèves d’autant plus qu’elle allège la pression des examens après une période surchargée de cours », pense Al-Hazawi, appelant le ministère de l’Education à terminer la diffusion des programmes du deuxième semestre sur les plateformes électroniques. Elle reconnaît cependant qu’un grand nombre de parents d’élèves du troisième préparatoire rejettent l’idée d’un examen pour les deux semestres à la fin de l’année. « C’est une décision injuste vu le fardeau que cela représente pour les élèves. Il aurait était plus adéquat que les élèves du troisième préparatoire passent des examens mensuels », affirme Chaïmaa Maher, fondatrice du groupe « Nous construisons notre patrie par l’Education de nos enfants ». Elle affirme qu’elle s’attendait à l’annulation d’une partie des programmes du Bac vu les conditions actuelles. Le ministre de l’Education a affirmé que ces décisions étaient définitives et avaient été prises après consultation avec des experts. Il n’est pas non plus question d’annuler des parties des programmes, selon le ministère.

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