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Ambitions et défis

Yasser Moheb, Mercredi, 03 février 2021

En dépit des défis hydriques et environnementaux qu’envisage le secteur agricole, l’Egypte oeuvre à réaliser une autosuffisance alimentaire et maximiser ses exportations agricoles. Explications.

Le secteur agricole égyptien est confronté à un certain nombre de défis : les impacts du changement climatique, la rareté de l’eau et des terres, des niveaux élevés d’urbanisation et une demande croissante de produits alimentaires. La récupération du désert pour aboutir à une agriculture de développement durable s’avère donc parmi les défis les plus importants du gouvernement égyptien, surtout au cours de l’année 2021. Pour garantir sa sécurité alimentaire sur le long terme, l’Egypte devait relever un grand nombre de défis : près de 99 % de la population vit sur environ 4 % de terres cultivées (sur les bords du Nil où se trouvent la plupart des terrains fertiles).

Les terres arables couvrent environ 3 % du territoire national et sont menacées par la désertification, l’urbanisation et la salinisation, notamment au nord du Haut-Barrage d’Assouan, ce qui entraîne la perte de certains hectares de terres agricoles chaque année.

Le grand dessein a toujours été de transformer les zones désertiques peu exploitées en les irriguant et de permettre à la Vallée du Nil, densément peuplée, de se développer. Etant donné que l’Egypte était en 2012 le plus grand importateur mondial de blé avec 11,5 millions de tonnes achetés à l’étranger, ce qui illustrait le fossé entre l’objectif officiel de sécurité alimentaire durable et la réalité, l’Etat égyptien a vite senti l’urgence d’investir dans une agriculture durable, menant à la production efficace de produits agricoles sûrs, sains et de qualité, de façon durable sur les plans environnemental, économique et social.

Aujourd’hui, l’Egypte a presque atteint l’autosuffisance dans le domaine de l’alimentation, qui est un objectif national et stratégique, après avoir lancé plusieurs projets agricoles qui visent à atteindre cet objectif, ainsi qu’à augmenter à nouveau les exportations égyptiennes. Les exportations agricoles égyptiennes ont augmenté durant les 6 dernières années de manière significative, dépassant 5 millions de tonnes au cours de l’année 2020, avec l’ouverture de 40 marchés pour les exportations agricoles égyptiennes dans le monde au cours des deux dernières années, malgré les circonstances de la pandémie de coronavirus dans le monde et la confusion des transports internationaux. Alors, comment l’Egypte a-t-elle réussi à fournir sa nourriture et à exporter le surplus après des décennies d’importation ?

Les serres agricoles, pour des cultures agricoles de haute qualité. Outre les différents projets de récupération du désert, venait la décision du gouvernement égyptien de fonder 100 000 serres agricoles pour limiter les importations et contrôler le monopole de certaines entreprises sur les prix des semences dans les années à venir. D’ailleurs, l’Etat a décidé de créer ces serres pour obtenir des rendements économiques, en augmentant la production et la superficie exploitée, vu que ces serres ne consomment qu’entre 60 et 70 % des quantités d’eau nécessaires aux cultures traditionnelles, et elles produisent également des cultures agricoles de haute qualité, en dehors de leur saison naturelle, tout en contribuant à augmenter la production des légumes et des fruits sur le marché. L’ouverture de la première phase de ce projet dans la zone Al-Moghra s’est inscrite dans le cadre du projet national d’implantation de 100 000 feddans de serres protégées, constituant le projet le plus important dans le domaine des serres au Moyen-Orient. A savoir, la production en serre sur une acre équivaut à une productivité normale de 10 feddans, la production de ces 100 000 serres équivaudra à un million de feddans. Par ailleurs, leurs produits sont tous naturels et organiques, irrigués avec une eau à la pureté de l’eau potable, conformément aux règles et aux normes internationales. Des produits qui répondent aux besoins d’exportation, en raison de leur distinction en termes de qualité. Une stratégie agricole intégrale qui commence à apporter ses fruits.

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