Face à la propagation du coronavirus, le gouvernement a pris une série de décisions à l’issue d’une réunion du cabinet le 31 décembre dernier. Au niveau de l’enseignement notamment, le gouvernement a décidé la reprise des études en ligne pour tous les cycles scolaires et universitaires. Dans les établissements de la fonction publique, le nombre des fonctionnaires et employés sera réduit au strict minimum, alors que sur tous les lieux publics, le port du masque est devenu obligatoire à compter du dimanche 3 janvier, sous peine d’amende. « C’est avec une extrême fermeté que les mesures préventives décidées seront mises en oeuvre. Notre objectif, c’est de contrôler la propagation du virus sans recourir à une fermeture totale ou partielle et avec le moins de dégâts économiques », a déclaré le premier ministre, Moustapha Madbouli.
Le Comité suprême pour la gestion de la crise du coronavirus avait annulé auparavant tous les rassemblements et les festivités à l’occasion de Noël et du Nouvel An. Les mois de janvier et février verront une hausse alarmante au niveau des contaminations et des décès dus au virus, avait mis en garde la ministre de la Santé, Hala Zayed. Le ministère s’est préparé pour la seconde vague avec 363 hôpitaux affectés au traitement des patients du Covid-19 d’une capacité totale de 35 000 lits, 4 500 lits en soins intensifs et 2 500 respirateurs artificiels. Les bouteilles d’oxygène médicinal, ainsi que les médicaments ont été délivrés aux hôpitaux en quantités suffisantes, a rassuré Dr Zayed.
Par ailleurs, le vaccin chinois de Sinopharm a été approuvé samedi par l’Autorité égyptienne des médicaments. L’Egypte doit recevoir un deuxième lot de 50 000 doses « la deuxième ou troisième semaine de janvier », a indiqué la ministre.
Le directeur adjoint de l’hôpital de quarantaine de Abbassiya, Mohie Solimane, reconnaît que la deuxième vague se caractérise par une propagation plus répandue du virus, mais se montre optimiste avec l’arrivée imminente du vaccin, mais aussi dans la mesure où « les patients sont devenus plus informés des règles d’isolement et de traitement à domicile pour les cas légers et moyens. Cela permettra de désengorger les hôpitaux et de faire de la place pour les cas les plus sévères. Mais il ne faut surtout pas minimiser la gravité de la situation et l’importance d’observer les mesures de protection ».
Zéro tolérance
Reste que la prévention est une priorité absolue. Pour faire respecter le port du masque, le gouvernement a imposé une amende de 50 L.E. à toute personne qui ne respecte pas cette exigence. Le porte-parole du Conseil des ministres, Nader Saad, a précisé que « cette décision sera appliquée strictement dans les endroits fermés tels que les centres commerciaux, les banques ainsi que dans les moyens de transport publics et privés, etc. Tout citoyen qui refuse de payer l'amende sera déféré au parquet et l'amende passera à 100 L.E. S'il refuse toujours de payer, il sera transféré au tribunal et l'amende augmentera à 150 L.E. ».
Quant aux cafés et restaurants, ils fonctionneront avec une capacité de 50 %. Les propriétaires contrevenants risquent une amende de 4 000 L.E. et la fermeture de leur établissement pour une semaine, voire deux en cas de récidive.
Le durcissement des mesures de protection s’étale aux lieux de culte.
« Même si l’Egypte a réussi à garder une certaine stabilité économique lors de la première vague, certains secteurs tels que le tourisme et l’aviation et les travailleurs irréguliers ont été également durement touchés », explique Hassan Salama, politologue. Il estime que l’Etat tente d’éviter à tout prix le scénario de fermeture qui s’est imposé lors de la première vague.
« Ainsi, et vu que la situation pandémique reste contrôlable, l’Etat préfère trouver le bon équilibre entre la sécurité sanitaire et la relance économique », ajoute Salama.
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