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« Medusa 10 » pour la sécurité de la Méditerranée

May Al-Maghrabi, Mercredi, 09 décembre 2020

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi et le ministre grec de la Défense, Nikolaos Panagiotopoulos, ont discuté de la coopération militaire pour assurer la sécurité régionale et méditerranéenne. Un objectif stratégique illustré par l'exercice navalo-aérien conjoint en cours.

« Medusa 10 » pour la sécurité de la Méditerranée
Le ministre égyptien de la Défense et son homologue grec ont assisté, samedi 5 décembre, à la phase principale de l’exercice conjoint « Medusa 10 ».

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est entretenu, jeudi 3 décembre au Caire, avec le ministre grec de la Défense, Nikolaos Panagiotopoulos, du renforce­ment de la coopération militaire bilatérale. Il a été convenu de la nécessité d’améliorer les pro­grammes militaires au niveau bilatéral comme au niveau trilatéral avec Chypre. Le président Sissi a salué le niveau de coopération entre les deux pays ainsi que le niveau tripartite de coopération entre l’Egypte, la Grèce et Chypre. Une « coopération trilatérale modèle et constructive en Méditerranée basée sur des positions équilibrées fondées sur le respect, le bon voisinage et les intérêts mutuels pour la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient », comme l’a estimé le président Sissi, selon le com­muniqué de la présidence. De son côté, le ministre grec a rappelé l’essor qu’ont connu les relations « stratégiques entre les deux pays », et l’engage­ment de son pays à « hisser le niveau de partena­riat militaire et sécuritaire en cours avec l’Egypte et à partager les informations ».

C’est sur fond de cette coopération militaire tripartite que des unités des forces navales et aériennes égyptiennes, grecques, chypriotes, fran­çaises et émiraties ont commencé, mardi 1er décembre, l’exercice naval et aérien conjoint, baptisé « Méduse 10 », sur les côtes alexandrines. L’Arabie saoudite, les Etats-Unis, Bahreïn, le Soudan, la Jordanie, l’Italie et l’Allemagne y participent en tant qu’observateurs. A noter que c’est la première fois que la France et les Emirats y participent. Samedi 5 décembre, le ministre de la Défense, le général lieutenant Mohamad Zaki, son homologue grec, le chef d’état-major, le général lieutenant Mohamad Farid, ainsi que des représentants des ministères chypriote, français et émirati de la Défense ont assisté à la phase prin­cipale de l’exercice qui a commencé par une pré­sentation détaillée à bord du porte-hélicoptères « Anwar Sadate » des activités et des événements réalisés au cours de ses différentes étapes. Ils ont de même suivi la mise en oeuvre d’un certain nombre d’activités d’entraînement, qui se sont terminées par la formation d’un spectacle aérien avec la participation d’un certain nombre d’unités navales et d’avions multi-missions. « Des activi­tés qui ont témoigné de la compétence et la préci­sion des troupes à atteindre les cibles détermi­nées », selon le communiqué du porte-parole de l’armée, le colonel Tamer Al-Réfaï. Les premières étapes de la formation ont inclus des cours théo­riques et pratiques qui contribuent à l’unification des concepts communs des forces sur la planifica­tion et à la gestion des combats navals et aériens interarmées.

Enjeux communs

Le ministre de la Défense a souligné la profon­deur des relations militaires entre les pays partici­pants, indiquant que les forces armées égyp­tiennes tiennent à tirer le maximum du profit de cette formation, qui vise à « échanger les expé­riences et les compétences des forces partici­pantes à l’exercice pour atteindre les plus hauts niveaux d’efficacité et de préparation à mettre en oeuvre toutes les tâches conjointes dans des diffé­rentes circonstances et d’assurer la sécurité et la stabilité de la Méditerranée orientale ».

Selon le général Hicham Halabi, conseiller à l’Académie militaire de Nasser, l’exercice « Medusa 10 » vient concrétiser le consensus formulé lors de la visite du président Sissi à la mi-novembre dernier en Grèce sur le renforce­ment de la coopération militaire conjointe pour contrer toute menace pour la sécurité régionale ainsi que toute mesure unilatérale à la Méditerranée orientale. « Des enjeux et des défis que partage l’Egypte avec la Grèce et Chypre avec lesquels elle a conclu des accords de démarcation des frontières maritimes pour défendre leurs intérêts à la zone économique en Méditerranée orientale menacée par les abus turcs dans cette région. La présence des forces navales et aériennes puis­santes est devenue une nécessité pour sécuriser les intérêts de l’Egypte et d’autres pays de la Méditerranée. D’où relève l’importance de cet exercice en cours en tant qu’un message de dis­suasion, mais aussi un moyen de renforcer les capacités des forces armées des pays y partici­pant à défendre la sécurité de la Méditerranée », explique Halabi. Sur le plan militaire, il indique que « Medusa 10 » est l’un des plus grands exer­cices navals et aériens conjoints menés dans la région méditerranéenne et impliquant d’impor­tantes forces navales et aériennes, ce qui « contri­bue à la hausse du niveau de la compétence des forces armées et l’échange d’expertises militaires surtout qu’il est mené dans un théâtre ouvert comme la Méditerranée », explique l’expert, sou­lignant que cet exercice lancé en 2014 intéresse aujourd’hui des grands pays, tels la France, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, la Jordanie et les Emirats.

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