L’icône de la Namibie et son père fondateur, l’ancien président Nujoma, était en courte visite au Caire, la semaine dernière, où il a été accueilli par le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Les deux hommes ont discuté de nombreuses questions africaines. Nujoma a été également honoré par la Fondation « Kemet Boutros-Ghali », qui lui a décerné une médaille pour ses efforts dans le domaine de la diplomatie et la résolution pacifique des conflits.
Il a dédié l’hommage reçu par l’Egypte au peuple de la Namibie. « Je suis fier d’avoir été le leader durant sa longue lutte amère pour se libérer des règles étrangères imposées à notre pays ». Il s’est dit aussi fier que son nom soit associé à celui du Dr Boutros Boutros-Ghali qui était le secrétaire général de l’Onu en 1992, « une période d’énormes défis globaux pour l’Onu ».
Le thème de l’hommage a été « Les Réalisations remarquables » dans le domaine de la diplomatie pour la résolution pacifique des conflits et la consolidation de la coopération. Il reflète l’initiative de l’Union africaine de faire taire les armes sur le continent africain comme elle est incluse dans l’agenda 2063 « l’Afrique que nous voulons ». Cette initiative est également conforme aux objectifs de développement durable des Nations-Unies dans l’agenda 2030.
La Namibie est un jeune pays qui a dû traverser la chute de deux empires ainsi que deux guerres mondiales avant d’accéder à son indépendance en 1990. Nujoma, qui a consacré sa vie à la cause de son pays, a enfin réussi en 1990 à obtenir un support international obligeant l’Onu à promulguer une résolution mettant un terme au régime de l’apartheid de l’Afrique du Sud en Namibie. Il a vécu pendant près de 30 ans dans l’exil où il a organisé la SWAPO, une guérilla militaire contre le régime de l’apartheid. Il a créé un lobby pour l’indépendance de son pays et a plaidé auprès des Nations-Unies, afin de mettre fin à ce régime. Nujoma n’est pas seulement le père fondateur de la Namibie, mais aussi le très proche camarade des leaders africains de l’indépendance, dont Kwame Nkrumah, Julius Ni Nyerere, Patrice Lumumba et Gamal Abdel-Nasser. « Comme vous pouvez vous souvenir, l’amitié et les liens solides de solidarité entre les Républiques de Namibie et d’Egypte sont historiques et datent des longues années de notre lutte armée pour la libération », a déclaré Nujoma. Et d’ajouter : « Les leaders de l’Afrique du Nord, tel Nasser, ont politiquement inspiré les nôtres dans les parties colonisées et occupées de l’Afrique ».
Nujoma se souvient d’avoir assisté à la Conférence des peuples africains du tiers monde en mars 1961 au Caire où il a rencontré plusieurs autres panafricanistes tel le président Nasser, qui était un défenseur dévoué des mouvements africains de libération. « Il nous a confirmé son appui à la SWAPO et m’a offert des billets d’avion pour un stage militaire pour nos combattants. En résultat, en juillet 1962, la SWAPO a envoyé 7 hommes pour suivre un entraînement militaire sur les tactiques de guérilla ».
En dépit de ses 90 ans, le président namibien se souvient encore, dans le moindre détail, que l’Egypte a joué un rôle axial dans la lutte de la Namibie. « Ce pays a abrité le premier bureau de la SWAPO, rue Ahmad Hechmat à Zamalek, qui était le foyer des mouvements africains de libération accueillant et formant les combattants africains pour la liberté, et nous a approvisionnés en armes et munitions ». En 1964, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) a créé la Commission de la libération de l’Afrique plus tard appelée la Commission de coordination de libération de l’Afrique qui a siégé à Dar es Salam. La commission a reconnu la SWAPO comme étant la représentante unique et authentique du peuple de la Namibie qui a été également reconnue par l’Assemblée générale des Nations-Unies. « Il est de mon devoir de remercier le brave peuple de l’Egypte pour son support politique, matériel, diplomatique et moral qu’il a apporté à notre mouvement de libération SWAPO jusqu’à l’obtention de notre liberté et notre indépendance réelle le 21 mars 1990 ». « Après l’indépendance, nous avons introduit une politique de réconciliation nationale qui a réuni les anciens ennemis sous une seule ombrelle, parce que seule la paix peut assurer un développement durable et reconstruire notre nation ».
Nujoma, qui a été élu deux fois président, s’est retiré de la présidence pour mener une nouvelle guerre, cette fois-ci contre les abus des droits de l’homme. Il est maintenant le directeur de la Société nationale des droits de l’homme l
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