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Vision partagée

May Al-Maghrabi, Mercredi, 07 octobre 2020

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu cette semaine au Caire son homologue kényan, Uhuru Kenyatta. Au centre des discussions : la coopération bilatérale et la crise du barrage éthiopien de la Renaissance.

Vision partagée

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a accueilli, dimanche 4 octobre, le président kényan, Uhuru Kenyatta, au palais d’Ittéhadiya, en présence du ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et du chef des renseignements généraux, le général Abbas Kamel. Selon le porte-parole de la présidence, Bassam Radi, les deux présidents ont convenu de consolider la coopération stratégique entre les deux pays dans les différents domaines. Le président Sissi a affirmé à son hôte que « l’Egypte tient à transmettre son expérience dans le domaine du développement au Kenya, notamment dans le domaine des grands projets nationaux d’infrastructure, du logement, des services et des routes ». De son côté, le président kényan a affirmé que son pays tient à développer sa coopération avec l’Egypte, pour soutenir son plan de développement de secteurs comme l’industrie, la santé, le logement à bon prix et la sécurité alimentaire. Au niveau politique, Kenyatta a souligné l’importance du rôle pionnier de l’Egypte dans le maintien de la paix et de la sécurité. Il a notamment loué les efforts de l’Egypte destinés à réaliser la stabilité de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Est, surtout lors de sa présidence de l’Union africaine.

Les deux présidents ont de même examiné les derniers développements des dossiers régionaux d’intérêt commun et la crise du barrage de la Renaissance. Sur ce dossier, le président Sissi a souligné le rattachement de l’Egypte à ses droits hydrauliques, en tant qu’une question qui relève de sa sécurité nationale, et a souligné l’importance de parvenir à un accord juridique contraignant entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie sur les règlements du remplissage et de l’exploitation du barrage, préservant les intérêts communs de toutes les parties.

Discussions autour du barrage

« L’Egypte déploie des efforts pour défendre ses droits hydriques menacés par l’exploitation unilatérale du barrage éthiopien de la Renaissance, d’où l’importance de la visite du président kényan. L’Egypte multiplie les contacts avec les pays du bassin du Nil pour étayer sa cause et montrer la justesse de ses revendications », explique Ayman Abdel-Wahab, chercheur au CEPS d’Al-Ahram. « Impliquer le Kenya dans ce dossier peut être utile, car ce pays a une position déclarée qui est proche de celle de l’Egypte. Le Kenya a souffert des politiques irresponsables de l’Ethiopie qui a empiété sur ses droits hydrauliques en construisant 3 barrages sur une rivière éthiopienne sans accord préalable avec le Kenya. Ce qui a causé l’assèchement du lac Turkana et a causé des préjudices au pays », explique Abdel-Wahab. « Le Kenya et l’Egypte rejettent les plans éthiopiens visant à contrôler le Nil Bleu et partagent la même vision selon laquelle le Nil doit être une source de coopération et non pas une source de conflits », conclut-il.

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