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Dr Magdy Heshmat Kelada : Avant de choisir un dentiste, il faut se rendre à son cabinet et observer les mesures d’hygiène

Chérif Albert, Mercredi, 29 juillet 2020

Avec le coronavirus qui circule, voir son dentiste est devenu une décision à risque. Le Dr Magdy Heshmat Kelada, chirurgien dentiste, nous explique dans quelle mesure cette appréhension est justifiée.

Dr Magdy Heshmat Kelada

Al-Ahram Hebdo : La crise du coronavirus a découragé beaucoup de patients à aller chez le dentiste. L’avez-vous constaté dans votre activité ?

Dr Magdy Heshmat Kelada : Je peux parler d’une baisse comprise entre 35 % et 40 % du nombre de patients. Ceci est dû à plusieurs facteurs, d’abord la peur de contracter le virus, notamment pour les personnes âgées ou celles qui ont des maladies chroniques, mais aussi les contraintes en termes d’emploi du temps imposées par l’interdiction de circuler.

— Qu’en est-il aujourd’hui ?

— Depuis la levée des restrictions au début du mois, le nombre de patients représente à peu près 80 % par rapport à ceux qu’on recevait avant la crise. Les gens sont toujours prudents et c’est tout à fait légitime.

— Existe-t-il un guide avec des lignes directrices sur les mesures appropriées à suivre, mis à la disposition des dentistes en Egypte ? Le respect de ces mesures est-il sujet à un contrôle ou une inspection de la part des autorités sanitaires ?

— J’ignore si les autorités effectuent des inspections dans les cliniques privées, en tout cas au niveau d’Héliopolis, là où se trouve mon cabinet, aucun de mes confrères n’en a fait état. En ce qui concerne les lignes directrices sur les mesures d’hygiène, rien à ma connaissance n’a été destiné spécifiquement aux dentistes. Or, on connaît toutes les mesures qui ont été préconisées par le ministère de la Santé et mises en place dans les hôpitaux.

— Qu’est-ce qui vous a servi de guide pour décider des mesures de précaution à appliquer dans votre clinique ?

— J’ai bâti sur les mesures existantes et qui étaient déjà strictes. N’oubliez pas que les dentistes ont été accusés par le passé d’avoir contribué à la propagation du virus de l’hépatite C. Au niveau de la stérilisation, tous les patients étaient alors considérés comme porteurs potentiels de ce virus. C’est la même idée.

— Qu’est-ce qui a changé avec le coronavirus ?

— Bien entendu, avec le coronavirus, outre une stérilisation et une désinfection plus fréquentes et plus méthodiques, de nombreuses autres mesures ont été mises en place, à commencer par l’anamnèse. A la veille de son rendez-vous, on appelle le patient ou la patiente pour s’enquérir de son état de santé, et lui demander gentiment de remettre sa séance à plus tard s’il rapporte des symptômes correspondants au Covid-19.

Des gestes d’hygiène se sont imposés, comme la désinfection des chaussures à l’entrée, l’usage des kleenex pour sonner ou manipuler la poignée de la porte, le gel alcoolisant pour se laver les mains, le port du masque, la prise de la température, ceci en ce qui concerne les patients.

Pour le personnel à l’accueil et l’équipe soignante s’ajoute le port des gants, des lunettes de protection, de l’écran facial, de blouses chirurgicales, etc.

Et bien sûr un nouveau système de créneau horaire a été instauré de sorte à ne pas avoir plus de trois ou quatre clients à la fois dans la salle d’attente.

— Comment peut-on décider si son dentiste observe le minimum des mesures de précaution ?

— Il ne faut pas se laisser séduire par la publicité et les sites web, je conseille aux patients de choisir leur dentiste sur place ; en d’autres termes, il faut visiter la clinique et observer les mesures appliquées. Est-ce qu’on porte le masque à la réception ? Est-ce qu’il y a du gel alcoolisé disponible ? Est-ce que « ça sent le propre » ? Ces premiers indices sont importants pour que le patient soit rassuré.

— Encouragez-vous les patients à reprendre les visites chez le dentiste comme d’ordinaire ou juste dans certains cas jugés urgents ?

— Le problème en soins dentaires, c’est que d’habitude quand le patient arrive au stade des douleurs, c’est que le nerf est déjà touché. C’est pourquoi il est toujours mieux de ne pas attendre, surtout si on fait confiance aux précautions sanitaires prises par son dentiste. Mais cela dépend en grande partie de l’honnêteté de ce dernier, parce que c’est lui qui décidera de l’importance de la visite et de ce qui est urgent et ce qui peut attendre.

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