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Covid-19: La lutte se renforce

Ola Hamdi, Lundi, 22 juin 2020

Tandis que le nombre de contaminations au coronavirus continue d’augmenter, le gouvernement multiplie les initiatives pour faire face à la pandémie. Le premier hôpital de campagne a vu

le jour cette semaine à l’Université de Aïn-Chams.

Covid-19

Tandis que le nombre d’infections au corona­virus continue d’aug­menter se rapprochant du seuil des 60000 contaminations, le gouvernement déploie des efforts intenses afin de faire face à la pan­démie. Ainsi, l’Egypte a vu cette semaine l’ouverture du premier hôpital de campagne, construit en seulement 15 jours grâce à une coo­pération entre l’Organisme de génie des forces armées et l’Université de Aïn-Chams. L’hôpital, inauguré le 18 juin, s’étend sur une superficie de 4500m2 au sein du campus numéro 2 de l’université. Il se com­pose de deux tentes géantes pouvant accueillir 200 lits. L’hôpital, qui relève du ministère de l’Enseigne­ment supérieur, est doté d’un ser­vice de soins intensifs qui comprend 11 lits équipés de ventilateurs. Il comprend également 8 blocs opéra­toires et des espaces pour recevoir les patients. « Cet hôpital recevra les patients qui présentent des symptômes modérés ou légers et qui ne peuvent pas être isolés chez eux », souligne le ministre de l’En­seignement supérieur, Hossam Abdel-Ghaffar. Ceci permettra de libérer des places dans les hôpitaux ordinaires pour recevoir les cas les plus sévères. A l’instar des autres hôpitaux universitaires, l’hôpital est relié à la base de données du minis­tère de la Santé. Cette base de don­nées permet de déterminer le lieu le plus proche où le patient peut être transféré. « L’hôpital fournit aux malades du Covid-19 des soins complets conformément aux proto­coles approuvés par le ministère de la Santé », affirme le ministre. Et de souligner qu’il y a « une coordina­tion entre les hôpitaux universi­taires et les hôpitaux publics pour faire face à la pandémie de corona­virus ».

Avec la construction de cet hôpi­tal, l’Egypte passe à une nouvelle étape de la lutte contre le virus. « Pour le moment, les capacités du système hospitalier sont suffisantes, mais avec la progression du nombre de contaminations, le gouvernement doit prévoir des solutions et être prêt aux scénarios les plus diffi­ciles, car nous ne sommes pas encore arrivés au pic de la maladie. C’est là l’un des objectifs de cet hôpital », affirme le Dr Amgad Al-Haddad, directeur du Centre d’allergie et d’immunologie à l’Ins­titut de vaccination (VACCERA). Et d’ajouter: « C’est une très bonne démarche qui doit être généralisée à toutes les universités d’Egypte ». Les hôpitaux de campagne consti­tuent une solution idéale au temps du coronavirus, car ils sont bon marché et peuvent être montés très rapidement. Tous les pays y ont eu recours depuis l’avènement de la pandémie. Ainsi, des hôpitaux de campagne ont vu le jour aux Etats-Unis, en France, en Suède et à Dubaï. A New York par exemple, où il y a un grand nombre de malades, un grand hôpital de campagne a été érigé. Ce genre d’hôpitaux était à l’origine utile en temps de guerre, mais il est de plus en plus utilisé pour faire face aux catastrophes. « Nous avons constaté que certaines personnes contaminées peuvent res­ter chez elles, mais qu’elles ont besoin d’un suivi médical. Ces hôpi­taux répondent parfaitement à cette demande. Ils sont bien équipés du point de vue médical et sont dotés des plus récents moyens technolo­giques », explique le Dr Haddad.

L’Egypte comptait, en 2018, 1848 hôpitaux dont 1157 hôpitaux privés (62,6%) et 691 hôpitaux publics (37,4%), selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS). Environ 20% des capacités hospitalières sont consa­crées aux malades du coronavirus.

Sensibiliser les malades

chroniques

Mais parallèlement à ces efforts, le gouvernement tente d’encourager les personnes souffrant de maladies chroniques, comme le diabète, l’hy­pertension ou les allergies pulmo­naires, à suivre leur état de santé de manière régulière afin de réduire les risques d’une contamination au coronavirus. « Les maladies chro­niques sont un facteur qui accom­pagne les décès dus au Covid-19 dans le monde entier. Au cours des trois derniers mois, nous avons remarqué une diminution de 38 % des traitements de ces maladies dans les hôpitaux et les centres médicaux de l’Etat, ce qui signifie un affaiblissement du système immunitaire chez de nombreux citoyens, les mettant ainsi en danger de contracter le coronavirus, même si le virus est moins virulent qu’avant », a déclaré Hala Zayed, ministre de la Santé et de la Population. C’est dans ce contexte que le ministère a relancé, le 20 juin, l’initiative « 100 millions de santé », qui a déjà réussi contre l’hépatite C. De nombreux malades rechignent à se rendre dans les éta­blissements sanitaires de peur d’être contaminés au coronavirus. Le ministère de la Santé a créé des pas­sages sécurisés dans les cliniques externes des hôpitaux, afin d’éviter tout contact entre les patients conta­minés au Covid-19 et les patients non contaminés. Des convois médi­caux seront par ailleurs envoyés dans les centres de jeunesse des quartiers et des villages, afin de sensibiliser les personnes souffrant de maladies chroniques et de leur fournir les soins nécessaires. Hala Zayed a également appelé le per­sonnel médical et infirmier à la retraite à se joindre à l’initiative et à participer au suivi des patients atteints de maladies chroniques.

La première phase de cette initia­tive débutera dans 8 gouvernorats, à savoir Le Caire, Guiza, Qalioubiya, Fayoum, Ménoufiya, Charqiya, Alexandrie et Béheira.

Ces initiatives pour contrer le coronavirus sont d’autant plus importantes que le gouvernement a lancé un plan prudent de retour à la vie normale. « Le plan de l’Etat consiste à avancer prudemment étape par étape et à s’adapter selon les circonstances », explique Mohamad Khalil Zayed, président de la commission de la santé au Conseil des députés. Il pense que la situation est sous contrôle et que le nombre de contaminations com­mencera à baisser dès la fin juin. Le gouvernement agit sur deux volets parallèles. D’une part, renforcer les mesures destinées à faire face à la maladie et, d’autre part, appliquer le plan prudent et progressif de retour à la normale, afin de ne pas exposer des millions de personnes qui ont été affectées par le virus à la détresse.

Le conseiller Nader Saad, porte-parole du Conseil des ministres, a annoncé cette semaine que les clubs sportifs ont l’autorisation de rece­voir les cotisations des membres en prévision de leur réouverture. Le gouvernement envisage également la réouverture des lieux de culte à partir du 1er juillet dans les gouver­norats les moins touchés par le Covid-19, et en fonction de l’évolu­tion de la situation sanitaire .

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