Al-Ahram Hebdo : L’Egype a célébré la Fête du travail, cette année, dans des conditions exceptionnelles, comment évaluez-vous les décisions prises pour atténuer l’impact du Covid-19 sur les ouvriers ?
Mohamad Wahballah: Face à cette crise, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a été soucieux de protéger les droits des ouvriers. Il a formé le Conseil suprême pour le dialogue social, présidé par le ministre de la Main-d’oeuvre, pour étudier les moyens d’agir. Ce conseil a appliqué les directives du président concernant la baisse du nombre d’ouvriers et le refus de leur limogeage dans le secteur privé. Le gouvernement a également soutenu les deux catégories les plus touchées par la pandémie, à savoir les ouvriers irréguliers et ceux du secteur touristique. Quelque 2,5 millions d’ouvriers ont bénéficié d’une allocution de 500 L.E., versée mensuellement sur une durée de trois mois. Quant aux employés du secteur du tourisme, ils bénéficieront des allocutions payées par le Fonds des urgences, chacun selon son salaire et son métier. Un ensemble de mesures a été pris au profit du secteur privé, dont l’octroi d’un délai de 3 mois pour le remboursement des taxes et des prestations financières, notamment pour les établissements touristiques et hôteliers, et ce, sans amendes ni intérêts pendant 3 mois.
— D’après vous, quels sont les plus importants acquis des ouvriers au cours des dernières années ?
— L’initiative lancée par le président Sissi en 2018 pour offrir aux ouvriers saisonniers et irréguliers une assurance sociale et médicale. Le ministère de la Main-d’oeuvre a consacré 100 millions de L.E. pour fournir l’assurance à cette catégorie de travailleurs du secteur informel qui représente, selon les estimations, environ les deux tiers du nombre des employés du secteur privé. D’ailleurs, la loi sur les assurances sociales de l’année 2019 a consacré un chapitre complet aux travailleurs irréguliers et leur a octroyé des pensions de retraite et une assurance médicale. La tenue des élections ouvrières en 2018 conformément à la nouvelle loi sur les syndicats ouvriers a été un autre acquis, sachant que cette loi a reconnu pour la première fois la création de syndicats indépendants. Des mesures qui renforcent les droits des ouvriers.
— Et que devrait apporter la nouvelle loi sur le travail, tant attendue, pour les ouvriers ?
— Il s’agit de l’une des lois les plus importantes. Elle doit établir des relations équilibrées entre patrons et travailleurs. C’était notre principal but lorsque nous l’avons discutée à la commission de la main-d’oeuvre au parlement. Les articles de la loi s’attaquent au licenciement arbitraire et exigent une décision judiciaire pour le licenciement d’un travailleur. D’ailleurs, la loi prévoit la création d’un tribunal ouvrier pour accélérer les procès des ouvriers. Dans son ensemble, le texte est conforme aux normes internationales recommandées par l’Organisation International du Travail (OIT).
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