« Les policiers font partie intégrante du tissu national et n’ont jamais été à l’écart des espoirs et des malaises de la nation », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors d’une cérémonie le 23 janvier à l’Académie de police. Félicitant le peuple pour la Révolution du 25 Janvier, qui avait des revendications « nobles », le président a affirmé que parallèlement au combat contre le terrorisme, l’Egypte « poursuit l’instauration d’un Etat moderne basé sur les principes de la justice et la dignité humaine ». Et d’ajouter que les réalisations économiques et les développements urbains réalisés en Egypte au cours des dernières années vont en ce sens.
Le 25 Janvier commémore l’héroïsme des policiers à la bataille d’Ismaïliya en 1952, lorsqu’ils ont refusé de céder leurs armes à l’époque de l’occupation britannique, ce qui a conduit à la mort de plusieurs dizaines d’entre eux. Il commémore également la Révolution de 2011 qui a mis fin au régime de l’ancien président Hosni Moubarak.
L’Egypte a commémoré les deux événements dans le calme. Le verbiage traditionnel sur ce qui marque la commémoration de ce jour ne semble plus préoccuper une majorité d’Egyptiens. L’entrepreneur en fuite Mohamad Ali, qui avait appelé à manifester contre le gouvernement, a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux et a dit avoir « abandonné le travail politique ». Le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir déjoué un plan visant à déstabiliser le pays avant l’anniversaire de la Révolution du 25 Janvier. « Le plan, élaboré par sept membres des Frères musulmans en Turquie, visait à attirer des jeunes et à les préparer à mener des émeutes et à saboter les installations de l’Etat », a indiqué le ministère dans un communiqué. Plusieurs membres du mouvement Hasm, affilié aux Frères musulmans, ont été arrêtés pour avoir répandu des mensonges sur les réseaux sociaux, a ajouté la même source. En revanche, la police a célébré le 25 Janvier en distribuant des fleurs aux citoyens. Le président Sissi a salué les sacrifices de la police et ses efforts dans la lutte antiterroriste en coopération avec les forces armées. « Des efforts appréciés par le peuple égyptien », a affirmé le président. Et d’ajouter que le 25 Janvier « rappelle les valeurs nobles de la société égyptienne comme le dévouement et le patriotisme ». Le chef d’Etat a honoré, lors de la cérémonie, plusieurs familles des victimes de la police, affirmant que l’Egypte est « déterminée à poursuivre son combat pour le développement et la sécurité ».
Barrer la route aux ennemis de la nation
« Si les Egyptiens rejettent aujourd’hui les appels à manifester, c’est parce qu’ils ont la conviction que ceux qui lancent ces appels veulent déstabiliser le pays et ce sont ceux-là qui ont détourné la Révolution du 25 Janvier pour réaliser leurs intérêts », pense le politologue Hassan Salama. Vision partagée par le député Tareq Al-Kholi, figure des Révolutions du 25 Janvier 2011 et du 30 Juin 2013, qui trouve que si la Révolution de 2011 a frayé la voie à l’instauration d’un régime démocratique basé sur l’alternance du pouvoir, la Révolution de 2013 a récupéré le pays des mains des Frères musulmans et a permis d’entamer des réformes pour satisfaire les revendications de la rue. « Le peuple égyptien avait été, en 2011, le héros de la révolution. Aujourd’hui, ce même peuple est en première ligne pour défendre le pays contre les complots », constate Al-Kholi, en expliquant que les années qui ont suivi la révolution ont été marquées par une forte polarisation politique et de multiples manifestations. « Aujourd’hui, cependant, le changement est possible, mais via les canaux politiques légitimes pour barrer la route aux ennemis de la patrie. Et c’est la leçon que les Egyptiens leur ont donnée en manifestant à cette occasion leur soutien à l’Etat dans son double combat contre le terrorisme et pour la réforme », conclut le député .
Lien court: